Le nouveau président de la Réserve Fédérale Ben Bernanke
s'est dit confiant mercredi pour la croissance de l'économie américaine malgré
les prix élevés de l'énergie et n'a pas exclu l'éventualité d'une nouvelle
hausse des taux directeurs américains.
"Les chiffres les plus récents (...) suggèrent que la
croissance économique reste sur une bonne voie", a souligné M. Bernanke dans son
discours semestriel sur l'évolution de l'économie américaine, dont le texte a
été diffusé à l'avance.
Il a rappelé que le comité de politique monétaire de la Fed
(FOMC) avait indiqué lors de sa dernière réunion le 31 janvier qu'il fallait
s'attendre à une éventuelle nouvelle hausse des taux. "Je suis d'accord avec ce
jugement", a souligné M. Bernanke.
Le taux directeur de la Fed (Fed Funds) est actuellement de
4,50%. La prochaine réunion du FOMC est prévue pour les 27 et 28 mars.
Dans sa première prestation publique depuis son entrée en
fonction le 1er février, le nouveau président de la Fed a également souligné que
des risques persistaient sur la poursuite de la croissance ainsi que sur des
pressions inflationnistes.
Parmi ces risques, il a cité les prix élevés de l'énergie
qui "risquent d'être répercutés" sur d'autres secteurs de biens et services non
énergétiques, ainsi "que le niveau relativement élevé de l'utilisation des
ressources" dans la production.
Si la flambée des prix du pétrole devait se poursuivre, "en
dehors des effets sur l'inflation, de telles hausses pourraient aussi heurter la
confiance des consommateurs et du coup réduire leurs dépenses pour l'acquisition
de biens et services non-énergétiques", a précisé le président de la Fed.
A propos du marché de l'immobilier, qui constituait déjà un
sujet de préoccupation pour son prédécesseur Alan Greenspan, Ben Bernanke a noté
que "certains indices révélaient des signes d'un ralentissement" de ce secteur.
Il faudra s'attendre à d'autres ralentissements sur ce
marché, a-t-il ajouté sans que cela soit cependant "incompatible avec une
croissance solide en général de l'activité économique".
Quoiqu'il en soit, il a précisé que la Fed "continuera de
surveiller ce secteur de près".
Les prévisions économiques de la Fed pour 2006 n'ont pas
changé depuis celles annoncées le 20 juillet dernier par Alan Greenspan. Ainsi
la croissance économique devrait se situer autour de 3,5% en 2006 et s'établir
dans une fourchette comprise entre 3 et 3,5% en 2007.
Le taux de chômage de la population active devrait
atteindre un niveau situé entre 4,75% et 5%, tant en 2006 qu'en 2007.
L'inflation, calculée sur la base des prix à la consommation et en excluant
l'alimentation et l'énergie, devrait se situer autour de 2% cette année et entre
1,75% et 2% en 2007.
Concernant le sujet particulier de la politique monétaire,
Ben Bernanke, qui a remplacé le 1er février Alan Greenspan à la tête de Fed
pendant 18 ans, a estimé que "le risque existe qu'avec la demande d'ensemble
montrant une force considérable, la production pourrait aller au-delà de sa
tendance durable, conduisant en dernier ressort - et en l'absence de mesures de
politique monétaire pour le contrebalancer - à des pressions inflationnistes à
l'avenir".
"Dans ces circonstances, le FOMC a jugé que d'autres
resserrements monétaires pourraient être éventuellement nécessaires et je suis
d'accord avec ce jugement", a-t-il déclaré.
Les propos de M. Bernanke ont provoqué une légère remontée
de la Bourse américaine et une légère baisse du dollar face au yen et à l'euro.
source : AFP.