Analyse hebdomadaire au 28 mai 2010: Le Tunindex plie de -0,39%; Regression des échanges hebdomadaires de 45MD à 31,9 MD; Rythme de souscriptions en forte progression pour Carthage Cement.

La place de Tunis a rencontré son premier ralentisseur après un rallye de six semaines successives. Le Tunindex, qui a buté sur une demande affaiblie et une offre de titres sur le marché secondaire moins nourrie que d’habitude, s’est plié de 0,39% pour finir à 4936,28 points. Une semaine qui n’a drainé que 31,9 millions de DT de capitaux échangés par rapport aux 45 MD de la semaine précédente. Cette physionomie est fortement attendue, la fluidité des échanges ayant caractérise la cote a commencé à accuser le coup depuis quelques temps. Le nombre de titres échangés n’a pas connu une baisse importante passant de 3,136 à 3,226 millions. Cela remettra-t-il en question la problématique des splits et leur effet présumé sur la liquidité ?


L’une des raisons avancées depuis une semaine pour expliquer l’assèchement de la cote, est liée à l’OPF en cours de Carthage Cement, dont la taille inhabituelle laisse penser à de meilleurs taux d’allocation que ceux des deux offres précédentes. Les échos qui en ressortent parlent d’un rythme de souscriptions en forte progression à quelques jours de la clôture de l’offre. Rappelons que 40 millions de DT devront être absorbés par le marché, et ce jusqu’au 02 juin 2010 et qu’une rallonge a été prévue pour réguler le cours dans le cadre d’un contrat de liquidité qui accompagnera les premiers pas du titre sur le marché alternatif.

Au niveau de la cote, les assemblées générales tenues cette semaine ont été moins nombreuses. On y trouve au programme ESSOUKNA, CIL, ATB et la BIAT. Le désintérêt exprimé par les opérateurs fait que ces assemblées n’ont pas beaucoup pesé dans la balance sauf pour CIL dont l’annonce de l’attribution gratuite de 1 pour 3 pour le 11 juin 2010 a boosté le volume échangé sur le titre, qui a récupéré ses niveaux de cours de la semaine d’avant à 38,500 DT, se hissant en fin de semaine à 39 DT. La rotation sur la ligne a évolué de 367 à 926 mille DT. Un signal fort que le marché tunisien montre de l’appétit pour les attributions gratuites perçues comme du free-lunch.

Dans l’immobilier SIMPAR et ESSOUKNA qui ont tenu leurs assemblées en une semaine d’intervalle, ont quelque peu surpris le marché par des prévisions assez conservatrices. ESSOUKNA qui sort d’un exercice exceptionnel largement au dessus de ses résultats normatifs, a projeté un bénéfice prévisionnel 2010 de 2,5 MD contre 3,1 MD en 2009. Ces prévisions réalistes rendent compte de la spécificité du secteur de la promotion immobilière habitué à afficher des résultats fluctuant avec le rythme d’avancement de la construction et le volume des livraisons. Les deux titres ont reculé respectivement de 1,94% à 62,750 DT et 1,54% à 8,320 DT. A rappeler que SIMPAR et ESSOUKNA sont dans les cinq meilleures performances de la cote avec des rendements sur les 5 premiers mois de l’année respectivement de 67,8% et 52,6%.

Les contre-performances de la semaine ont été marquées par STIP ( -15,67% à 5,650 DT), croulant sous une cascade de réservations à la baisse. Malgré cette baisse, le titre garde le plus fort rendement de l’année avec 150%, atteignant un plus haut à 7,300 DT alors qu’il y a quelques mois, il ne cotait qu’à 2,100 DT. CIMENTS de BIZERTE s’est dessaisi de 5,15% à 7,180 DT, après que le nouveau venu de la cote, Carthage Cement ait dévoilé ses intentions d’installer en 2012 l’une des plus grandes capacités de production en Afrique, de 2,3 millions de Tonnes de ciment, et de concurrencer les industriels existants sur les marchés local et export par un produit hautement compétitif.

Dans le secteur bancaire, l’indice ressort en baisse de 0,92%, affecté par les replis observés sur quatre lignes majeures. UBCI a accentué ses baisses de 3,74% à 72 DT. La banque, qui n’a pas encore publié ses résultats annuels, a, rappelons-le, affiché un bénéfice semi-annuel en baisse de 12,8 MD à 10 MD. La banque connue pour être la plus sophistiquée et moderne en termes de techniques bancaires et d’organisation, paie sa politique prudentielle excessive importée de sa maison mère ; Tout retard de publication est mal interprété par le marché. BT a flanché de 0,75% à 105,900 DT dans un volume de 3,6 MD, presque équivalent à celui de la semaine précédente, BIAT a baissé de -1,73% à 79,500 DT dans un échange de 1,9 MD comparé aux 9,7 MD échangés durant la semaine du 21 mai, et enfin , STB a abandonné 1,06% à 14,900 DT pour un million de dinars de capitaux traités. Attijari Bank, qui a réuni ses actionnaires, jeudi, en assemblée générale, prévoit un bénéfice net de 55,1 MD en 2010 et de 62,6 MD pour l’année prochaine. Le management n’a pas exclu la révision à la hausse du business plan pour traduire la bonne tenue des indicateurs de la banque sur les quatre premiers mois de 2010, dépassant ce qui a été budgétisé. Le titre a fini inchangé à 23,600 DT.