Le ministre du tourisme René Trabelsi, a pris part, le mardi 2 avril 2019 à un déjeuner-débat, consacré à ce secteur stratégique et ses perspectives pour un meilleur avenir. La rencontre a été organisée à l'initiative d'ALUMNI IHEC Carthage, au siège de l'IACE.
Le ministre a débuté son intervention par un retour sur le cadre général dans lequel évolue le secteur, dans le sillage des attaques terroristes qui ont à un moment fragilisé l'image du pays en tant que destination touristique. Le tourisme représente 350 000 emplois, et à une époque, jusqu'à 6% du PIB, longtemps le premier pourvoyeur de devises pour le pays, le tourisme tunisien est en déclin depuis le début des années 2000. Le positionnement majoritairement low-cost, et le faible renouvellement de l'offre ainsi qu’une recette touristique par nuitée parmi les plus faibles du monde, invitent aujourd'hui à une réflexion profonde, alors que le ministère opère avec « un budget très faible », de 144 MD, comme l'a souligné Trabelsi. Le ministre table sur 9 millions de touristes en 2019 (contre 8,3 millions en 2018) pour une recette globale de l’ordre de 5 milliards DT.
Pour René Trabelsi, l'un des défauts majeurs du tourisme tunisien, est sa saisonnalité, étant largement dominé par le balnéaire, alors que le pays a d'autres atouts, comme le tourisme saharien, entre autres, le tourisme sportif (golf) ou les résidences médicalisées pour les retraités étrangers, etc. Ces nouveaux créneaux pourraient engendrer des bénéfices importants tant sur le plan de la création d'emploi qu’au niveau des rentrées de devises. Le département de René Trabelsi travaille aussi pour assurer le retour du tourisme de croisière surtout en 2020 avec quelques opérations symboliques dés cette année. Le tourisme de croisière cible une clientèle dépensière et plus aisée. Outre le port de la Goulette, le port de Zarzis accueillera désormais les grands paquebots de croisière. En réponse à un intervenant, Trabelsi a loué les bienfaits du tourisme de masse, que «le monde nous envie», qui n'est pas « péjoratif » et qui a un effet d’entrainement sur d’autres secteurs. Certes certaines catégories de touristes, comme une grande partie des visiteurs algériens (prés de 70%) ou de tunisiens résidents à l'étranger (TRE), ont plus tendance à choisir des formes de logements autres que les hôtels mais, la capacité hôtelière du pays reste cependant un atout de taille et recèle un potentiel de développement important.
L'avenir du tourisme est par ailleurs «sinistré» par la situation environnementale du pays, pour laquelle un grand travail doit être entrepris, ne serait ce que sur le plan comportemental du citoyen tunisien, a ajouté René Trabelsi.
La destination Tunisie retrouve toutefois son attrait auprès des investisseurs étrangers. Le ministre a indiqué qu'un bon nombre d'investisseurs américains et des pays du Golfe étudient des possibilités d’investissement dans le secteur. Trabelsi compte beaucoup sur l’événementiel pour promouvoir la Tunisie : des événements fortement médiatisés sont plus efficaces et moins coûteux qu'une campagne publicitaire à l'étranger, ajoute-t-il.
Il a, d'autre part, évoqué les marchés asiatiques, notamment chinois, dont plus de 30 mille ont visité la Tunisie en 2018. Les touristes chinois ont des habitudes particulières pour leurs voyages pouvant faire plusieurs destinations à la fois, ce qui rend l'absence de lignes aériennes directes un facteur moins handicapant pour aborder ce très grand marché. Le ministre a rappelé aussi que le Japon a récemment levé les restrictions sur plusieurs régions tunisiennes, ce qui représente un message important pour le surtout que la destination Tunisie retrouve durablement le chemin de la croissance.
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