Dans un récent rapport sur les prévisions de croissance en Afrique du nord et au Levant, l'agence américaines Moody's a estimé que les perspectives pour la sous région sont stables dans le sillage de l'amélioration de la dynamique de la croissance mondiale, conjuguée aux réformes structurelles en cours dans plusieurs pays, ainsi que la baisse de la pression sur les routes commerciales liée au conflits armés, a indiqué Elisa Parisi-Capone, auteur du rapport et analyste chez Moody's. Les risques géopolitiques au Moyen Orient restent toutefois omniprésents avec la crise entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, tandis que l’Afrique du nord est surtout confrontée aux risques de blocage politiques.
Pour la Tunisie, Moody's table sur une croissance de 2,8% en 2018 dans la continuité d'une « reprise cyclique », note le rapport. La croissance tunisienne devrait bénéficier d'une progression de la demande extérieure, en particulier en France et en Italie.
L'agence souligne néanmoins la persistance des risques liés à la structure rigide des dépenses publiques, difficilement maitrisable. La Tunisie reste dépendante d'une augmentation des taxes pour soulager son déficit, explique le rapport de Moody's, qui s'attend parallèlement à des besoins de financements extérieurs équivalents à 13 voire jusqu'à 15% du PIB sur les trois prochaines années. La Tunisie est, selon l’agence, le pays le plus vulnérable de la région en raison du recours massif à l’endettement.
Rappelons que l'agence de notation avait dégradé la note souveraine de la Tunisie, en août 2017, de Ba3 à B1 en maintenant les perspectives négatives, en raison de l'emballement des déficits budgétaire et courant, des dysfonctionnements dans le système fiscal et les retards dans le programme de mise en œuvre des réformes convenu avec le Fonds monétaire internationale (FMI).