La Banque Centrale de Tunisie, a publié son dernier rapport sur l’évolution économiques et monétaires, et les prévisions à moyen terme, dans un contexte international marqué par la révision à la baisse de la croissance mondiale touchant la majorité des économies des pays avancés, et l’orientation globalement à la baisse des principaux indices des prix internationaux des produits de base et des matières premières au cours du troisième trimestre 2019. L’économie mondiale connait également, une nette décélération de l’inflation dans les pays avancés.
Le ralentissement de l’activité économique mondiale, observé depuis l’année 2018, s’est poursuivi au cours de la période récente, dans un contexte caractérisé par l’aggravation des conflits commerciaux entre les Etats-Unis d’Amérique, la Chine et l’Union Européenne, l'incertitude accrue qui entoure les échanges commerciaux, l’affaiblissement de l'industrie manufacturière mondiale, l’accroissement des tensions géopolitiques et la faiblesse de la demande extérieure qui pèse sur l’investissement.
Localement, la BCT souligne la stabilisation de l’inflation globale, en septembre 2019, au même niveau du mois précédent, soit 6,7% en G.A après 7,4% une année auparavant, avec la poursuite de la décélération de l’inflation sous-jacente « hors produits alimentaires frais et produits à prix administrés », revenant de 8,7% en septembre 2018 à 7% en août 2019 puis à 6,9% en septembre 2019. Les prévisions tablent sur une progression de l’inflation de 6,4% au terme du dernier trimestre et de 6,8%, en moyenne, pour l’ensemble de l’année 2019.
Au vu de la dynamique de l’inflation et des évolutions économiques récentes, les projections à moyen terme de l’inflation ont été légèrement revues à la baisse pour la période 2019-2021. Elles tablent désormais sur une progression annuelle de l’indice général des prix à la consommation de 6,8% en 2019, 6,1% en 2020 et 5,7% en 2021.
La trajectoire désinflationniste pourrait être entravée par la matérialisation de plusieurs facteurs inflationnistes importants, tels que les augmentations des salaires et les pressions sur la balance des paiements. Après avoir atteint un record de 8,2% en 2018, l’inflation sous-jacente serait de l’ordre de 7,3% en moyenne, en 2019 et de 6,8% aussi bien pour 2020 que pour 2021.
L’institut d’émission note également, l’atténuation du déficit courant (6,4% à fin septembre 2019 contre 8% une année auparavant), à la faveur du resserrement de la politique monétaire qui s’est conjugué à la bonne tenue des recettes touristiques et des revenus du travail.
Au terme des neuf premiers mois de 2019, le déficit commercial (FOB-CAF) s’est établi à 14,8 milliards de dinars contre 14,2 milliards un an auparavant (cf. graph 18). Ce creusement porte la marque, notamment, de la poursuite de la détérioration du solde de la balance énergétique qui a atteint 5,6 milliards de dinars, après 4,7 milliards de dinars à fin septembre 2018. Hors énergie, le déficit commercial s’est légèrement atténué, en s’élevant à 9,2 milliards de dinars contre 9,5 milliards une année auparavant.
Aux prix courants, les exportations ont enregistré, au terme du mois de septembre 2019, une hausse de 12% (contre 19,8% un an auparavant) pour totaliser 33 milliards de dinars. L’augmentation des recettes des exportations est due essentiellement à la hausse du rythme de progression des prix à l’export de 15,9%, favorisée par la dépréciation du taux de change du dinar face aux principales devises (de 8,1% face à l’Euro et 13,6% face au dollar américain en moyenne sur les 9 premiers mois de 2019 comparativement à la même période de 2018). Hors effet prix, les exportations en volume ont accusé une baisse de 3,4% contre une hausse de 4,5% un an auparavant (Cf. graph 19). En détail, le recul des exportations en volume a été quasigénéralisé, touchant particulièrement les produits manufacturés (THC de -4,7% et IME de -2,1%), ainsi que les produits agricoles et agroalimentaires (de -18,8%), largement affaiblis par la baisse des ventes de l’huile d’olive (119,8 mille tonnes contre 176,9 mille tonnes à fin septembre 2018). Les exportations des « mines et phosphate et dérivés » ont également accusé une baisse de -1,1% par rapport à la même période de l’année passée
D’autre part, les besoins des banques en liquidité ont connu en baisse sensible en septembre 2019 occasionnée, d’une part, par un retour important des billets de banques, et d’autre part, par la hausse des opérations de vente de devises par les banques à la BCT.
Le rapport mentionne par ailleurs, la relative détente du TMM, au mois de septembre 2019, en s’établissant à 7,82%, traduisant l’amélioration graduelle de la liquidité bancaire.
Télécharger le rapport de la BCT
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