L’ancien conseiller principal du directeur exécutif du Fonds monétaire international et ancien chef du département de contrôle bancaire à la Banque centrale de Tunisie, Sadok Raoui a souligné, au micro de radio Express FM, la nécessité de préparer un projet de loi de Finances complémentaire afin que l'État puisse recouvrir ses dettes envers les institutions publiques à l’instar de l'Office des Céréales. A cet effet, il a déclaré que ce dernier à son tour emprunté auprès de la Banque nationale agricole qui emprunte auprès de la Banque centrale, une configuration qui a des répercussions négatives.
Dans le même sillage, Sadok Raoui a estimé que si l'État ne rembourse pas ses dettes envers les institutions publiques, les banques prêteront à celles-ci au lieu de prêter aux petites et moyennes entreprises. Cela est à même d’avoir des conséquences négatives sur l'investissement, la création d'emplois, de productivité ainsi que l’absence des prêts. Et d’expliquer qu'obliger les banques tunisiennes à financer et à prêter aux entreprises publiques entraîne une augmentation du taux d'intérêt directeur, qu'il considère élevé par rapport aux pays voisins (Maroc 2,75%). Sadok Raoui a affirmé, à ce titre, qu'il y a une injection de fonds, mais en retour il y a une absence de création de richesse.
L'ancien conseiller du FMI a confirmé que si l'État continue de poursuivre cette politique et n'entreprend pas de réformes structurelles à moyen et long terme, la situation économique va encore se détériorer. À cet égard, il a déclaré qu’il ne suffit pas de parler d'excédent budgétaire, de recouvrement des dettes extérieures et d'augmentation des réserves de devises étrangères. Il faut plutôt oeuvrer sur la reprise économique à travers des réformes structurelles qui ont des répercussions à long terme et qui sont acceptées par la société tunisienne.
L'invité de l'émission Ecomag a expliqué que ce que l'État tunisien entreprend aujourd'hui sont des réformes temporaires, sans vision ni stratégie pour une période de 5 ou 10 ans. Et de souligner le manque d'infrastructures, l'absence d'investissements et le manque de création d'emplois en plus de la fuite des cerveaux. Sadok Raoui a conclu en déclarant que si l'État tunisien continue de poursuivre la même politique qu'aujourd'hui, la production diminuera et le chômage augmentera et toute crise aura des répercussions sociales négatives majeures.
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