L’expert économiste, Sadok Jabnoun a déclaré, lors de son passage sur les ondes de radio Express FM, que la Tunisie fait partie des 13 pays se trouvant dans une situation économique difficile face au Fonds monétaire international et ce, en raison de la pandémie de Coronavirus et de la guerre russo-ukrainienne. C’est d’ailleurs, ce qui a incité le FMI à décider d’un nouveau mécanisme de financement qui sera alloué aux pays touchés par les crises. Il a ajouté que le nouveau mécanisme en question est le Fonds de résilience et de durabilité, d'une valeur de 45 milliards de dollars, et financera directement les projets.
S'agissant de la dette tunisienne, Sadok Jabnoun a indiqué qu'il ne s'agit pas d'une dette contractée auprès des particuliers (banques commerciales), mais plutôt auprès des institutions financières, telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement. Dans le même contexte, Sadok Jabnoun a déclaré que le rééchelonnement des dettes auprès du FMI ne constitue pas la même chose que lorsque la Tunisie rééchelonne sa dette par elle-même, considérant que la restructuration intelligente de ces dettes dans le cadre d'un accord avec le FMI coûtera moins cher que si le pays faisait face au marché seul.
Par ailleurs, Sadok Jabnoun a souligné que le FMI demanderait inévitablement à la Tunisie de réduire la valeur de la monnaie de 15 à 20 %. A ce niveau, la délégation tunisienne doit discuter avec le FMI et expliquer que la dégradation est nuisible et ne n'apporte aucun avantage. Et de poursuivre que l'état du secteur public doit être également sujet aux négociations : sa restructuration, son efficacité ainsi que son contenu. Sadok Jabnoun a noté à ce titre, que le ratio d'endettement du gouvernement par rapport au produit intérieur brut a atteint 90,2 % en 2021, cela fera de la dette publique un défi pour l'économie dans les prochaines années.