Intervenu ce mardi 27 août 2024, sur les ondes de radio Express FM, l'analyste financier Bassem Ennaifer a confirmé que les besoins en liquidité des banques ont diminué de 702 millions de dinars au cours du deuxième semestre de l'année en cours, et ce, selon les derniers indicateurs publiés par la Banque centrale de Tunisie. Ainsi, le niveau des liquidités a atteint les 14.523 millions de dinars. Il a indiqué que ce niveau a été possible grâce à deux éléments cruciaux à savoir : les banques tunisiennes ont effectué d'importants transferts en devises étrangères contre le dinar tunisien, aux alentours de 1.733 millions de dinars, soulignant par là-même l'amélioration des revenus en devises étrangères. En outre, l'argent en liquide qui circulait hors circuit formel, a été réintégré dans le secteur bancaire et a été estimé à un montant de 1.520 millions de dinars.
Dans le même sillage, Bassem Ennaifer a précisé que le volume des crédits destinés à l'économie nationale a augmenté au cours du deuxième trimestre 2024, d'un montant de 2,494 millions de dinars, soit une hausse estimée à 2,2% par rapport à la même période de 2023, a-t-il précisé. Dans le même contexte, l’invité d’Expresso a expliqué que cette augmentation provient des comptes courants débités, qu'ils proviennent des entreprises ou des particuliers. Il a d’ailleurs précisé que ces prêts ne sont pas utilisés à des fins d'investissement, mais que les entreprises y recourent dans le processus d'exploitation quotidienne. A cet égard, Bassem Ennaifer a déclaré que cela explique le faible taux de croissance enregistré par l'économie tunisienne.
Par ailleurs, l’analyste financier a évoqué le faible niveau de la production énergétique en Tunisie ainsi que le déclin de la production de pétrole et de gaz naturel, soulignant que l'État supporte le coût de l'importation de l'électricité et du gaz et les subventionne, à même de rendre difficile l’investissement. En effet, le déficit énergétique enregistré en Tunisie, jusqu'en juin 2024, a atteint 56%, contre 52% en 2023, et 50% en 2022, et a atteint son pic en 2019, à 59%. Et Bassem Ennaifer de conclure qu'il y a un manque de capacités pour réaliser de réels investissements dans des secteurs importants, ce qui empêche d'atteindre de bons taux de croissance, soulignant la nécessité de procéder à des changements radicaux dans les politiques publiques.