L'Institut National de la Statistique (INS) de Tunisie, en collaboration avec IFC (membre du Groupe de la Banque mondiale), a lancé une enquête pour évaluer l'impact de la COVID-19 sur le secteur privé.
Cette enquête a permis d'interroger les entreprises tunisiennes sur les thématiques suivantes : leur état de fonctionnement pendant la pandémie de COVID-19, l’évolution des facteurs impactant leur activité, les mesures à leur disposition pour faire face à la crise, les mécanismes d'ajustements mis en place, la durabilité des activités et l'existence et l'utilisation des Plans de Continuité d'Activité ainsi que les attentes et les incertitudes de ces entreprises.
2,500 entreprises du secteur privé ont été couvertes et tous les secteurs clés de l’économie tunisienne ont été intégrés afin d’identifier les secteurs les plus à risque. L’étude permettra de comparer les résultats de la Tunisie avec d’autres pays ayant participé à l’enquête BPS.
Parmi les principaux résultats, il ressort de l’enquête que le secteur privé a subit des perturbations sérieuses liées au COVID-19, mais la plupart des entreprises sont réouvertes au 30 juin
• 88,7% des entreprises étaient ouvertes : 24,5% des établissements sont restés ouverts sans interruption et 64,2% des entreprises ont réouvert après une interruption
• 10,8% des entreprises étaient temporairement fermées : 8,1% sur décision de l’entreprise et 2,7 % sur celle du gouvernement
• 0,4% des entreprises étaient définitivement fermées : 0,3% à cause du COVID-19 et 0,1% pour d’autres raisons.
On apprend aussi que 54,3% des entreprises déclarent risquer la fermeture ou sont incertaines dans les conditions actuelles. L’étude révèle également que 74,2% des entreprises dans le secteur de l’hébergement, restauration et café déclarent risquer la fermeture ou sont incertaines dans les conditions actuelles. Moins de la moitié des entreprises affirment pouvoir maintenir leur activité au-delà de l'horizon de 12 mois.
Sur le plan des revenus, 88,8% des entreprises ont subi une baisse de leur chiffre d’affaires tandis que 6,3% ont indiqué pas de changement et seulement 2,2% des entreprises ont enregistré une augmentation. Quant à l’impact sur l’emploi, au mois d’avril 2020, la crise du COVID-19 a eu une incidence limitée sur l'emploi formel : la plupart des ajustements étaient des congés temporaires et des réductions de salaires. Par ailleurs, 50,1% des entreprises n’ont pas effectué d’ajustements, 18,7% ont procédé à des congés avec salaire, 9,6% des congés sans salaires. 11,5% des entreprises ont procédé à des réductions de salaire et 4,3% à des réductions d’heures. Finalement, seules 4,5% des entreprises ont eu recours à des licenciements et 1,2% à des recrutements.