Les compagnies aériennes tunisiennes connaissent depuis un temps de véritables difficultés en l’occurrence financières. La compagnie nationale Tunisair a accusé en 2013 un déficit de 205 millions de dinars. Plusieurs facteurs ont causé cette situation financière ébranlée notamment le nombre élevé de son effectif ainsi que la concurrence devenue rude en présence d’autres compagnies. Les responsables au sein de la compagnie aérienne historique expliquent de même que les charges d’entretien des deux avions de l’ancien président Ben Ali coûtant 40 millions de dinars l’année, alourdissent davantage le déficit de la société. Un plan de restructuration a d’ailleurs été mis en place en vue de remédier à ce déficit. L’une des étapes de ce plan consiste en le licenciement du personnel par le bais du départ volontaire ainsi que la retraite anticipée tel que l’a annoncé le président directeur général de Tunisair. Ce dernier a en outre accusé certains concurrents de vouloir mettre la main sur les programmes commerciaux de la compagnie aérienne.
S’agissant de la compagnie privée Syphax Airlines, la situation financière n’est pas plus stable. Au titre de l’année 2013, la société a enregistré un déficit de l’ordre de 11,6 millions de dinars. Adel Grar, président de l’association des intermédiaires en bourse a expliqué sur les ondes de radio Express FM, qu’il ne s’agit de pas de difficultés financières mais plutôt structurelles soulignant que les deux compagnies aériennes Tunisair et Syphax ne connaissent pas les même problèmes.
Le directeur responsable de produit au sein de Tunisair a indiqué que bien que l’année 2014 ait été très difficile pour la compagnie, les indicateurs d’exploitation se sont nettement améliorés sachant en plus que les prix du carburant ont baissé, il est prévu de ce fait que les résultats de la société s’améliorent de manière considérable. Et d’ajouter que le plan de restructuration a déjà commencé à donner ses fruits vers la fin de l’année 2014. Le représentant de la compagnie privée Syphax Airlines a expliqué, pour sa part, que les résultats prévus par le business plan ont été réalisés, se plaignant au passage du manque d’aide et de soutien de la part des autorités de tutelle pour la compagnie privée.
Par ailleurs, les responsables des compagnies aériennes ont démontré que la crise que traversent les marchés classiques de la Tunisie, à savoir l’Europe a fait développer les difficultés et engendré ainsi des pertes pour les compagnies. Aussi, la fermeture de certaines lignes telles que celle de la Libye et de la Russie a-t-elle généré un manque à gagner assez important pour Tunisair.
Les deux représentants des deux compagnies aériennes Tunisair et Syphax ont affiché un certain optimisme quant à l’amélioration des résultats des deux sociétés pour l’année en cours. Les difficultés qu’elles soient financières ou structurelles, devront être résolues au moyen de plan de restructuration bien ficelé ainsi qu’une bonne gouvernance pour une meilleure gestion des ressources et par ricochet une meilleure exploitation. L’amélioration de la situation des compagnies tunisiennes débouchera-t-elle au final sur l’application effective de l’open sky qui soulignant le au passage risque d’apporter préjudice notamment à la compagnie Tunisair à défaut de compétitivité.