La spécificité du métier du «
private equity » avec une phase de deux à trois années pour lever les fonds,
deux autres pour investir et le reste pour fructifier et désinvestir, fait que
Tuninvest Sicar qui a restitué à ses actionnaires, depuis 1995, prés de
7,950MDT sur un capital initial de 10MDT, est maintenant en plein cycle de
désinvestissement. Mais tout n’est pas facile pour ce fonds qui bute sur une
bourse peu attractive et une forte prépondérance du capitalisme familial. Ainsi,
les mécanismes de sortie via le marché financier ne sont que rarement utilisés
depuis 10 ans déjà, et ce que l’on espérait être un gisement pour le marché
n’est que dédale aux yeux de tous les protagonistes. Ajouter à cela les
barrières réglementaires qui compliquent les rachats de parts par les étrangers
et parfois par les locaux par crainte d’entraver certaines lois anti-trust. Dans
de pareilles conditions très peu propices au désinvestissement, l’activité du
capital risque se trouve paralysée. De même, son rôle de proposer un financement
par le haut de bilan s’est sensiblement perverti par le de portage.
Tuninvest Sicar a, semble-t-il, trouvé une parade pour sortir de Cogitel
grâce à un montage structuré en MBO qui fait intervenir le levier financier avec
le concours de trois banques locales et de l’AFD. La même société envisagerait
de s’introduire en bourse, d'après les derniers échos. Deux autres sorties sont
programmées en 2005 et un montant de 500,000 DT sera remboursé aux actionnaires
en juin 2005.
Tuninvest Sicar se trouve actuellement avec 18 affaires dans son pipeline
dont neuf lignes, soit prés de 63% des fonds engagés, présentant un ROE
supérieur à 15% grâce à un fort positionnement commercial des sociétés tant sur
les marchés locaux ou régionaux et à leur dynamique de croissance. Quatre
lignes, soit 15% des fonds, ont des performances modérées en ligne avec les
prévisions et cinq (22% des fonds) affichent des résultats décevants. En agrégé
et compte tenu des plus ou moins values que recèle le portefeuille, la valeur
totale effective de l’actif net, y compris les placements liquides et le cash,
est estimée par la société à 15,4MDT contre une valeur comptable de 9,4MDT soit
une décote de l’ordre de 60%. Le premier dirigeant de
Tuninvest Sicar considère qu’une telle décote reste trop sévère même en
sur-réagissant par rapport au risque de liquidité rattaché aux participations.
Le résultat net 2004 ressort à 0,457MDT comparé à 73 mille dinars en 2003. La
société compte servir un dividende de 0,410 DT et tiendra son AGO le 12/05/2005
prochain. Pour 2005, un dividende de 0,400 DT sera maintenu.
Evoquant les résultats consolidés du groupe
Tunisie Leasing, M. Abdelkafi a précisé que la combinaison des trois métiers
de base à savoir le leasing, le factoring et le capital risque a dégagé un
bénéfice net presque inchangé à 3,593MDT pour une baisse assez sensible dans le
seul pôle de leasing de l’ordre de 17% à 2,9MDT.
C’est parce que la croissance de leur marché respectif
n’est plus assez forte que
Tunisie Leasing et
Amen Lease se préparent pour convoler en noces. Un tel rapprochement
accroîtra le format d’usage dans le secteur du leasing qui verra la nouvelle
entité passer à plus de 30% en termes de part de marché. Selon les termes du
groupe acquéreur, les travaux d’évaluation sont en cours et l’opération reste
subordonnée à l’assainissement complet et préalable d’Amen
Lease. L’opération doit être engagée dans une optique de gagnant-gagnant
pour bien réussir.
Tunisie Leasing y voit un moyen pour baisser son coefficient d’exploitation
et améliorer sa rentabilité. Les actionnaires AL qui apporteront leurs titres à
la fusion recevront en échange des titres
Tunisie Leasing sur la base d’une parité d’échange qui reste à déterminer.
Les responsables de
Tunisie Leasing ne semblent pas pressés et l’aboutissement de la fusion
devrait avoir lieu en 2006. Le deuxième projet du groupe
Tunisie Leasing pour les mois à venir reste son implantation en Algérie. Le
tour de table comprend notamment
Tunisie Leasing 31%, Amen groupe 20%, FMO 20% et PROPARCO 10%. L’obtention
de l’agrément des autorités algériennes qui restent très favorables à la
promotion de l’activité leasing dans ce pays, pourrait intervenir avant 2005. Le
groupe
Tunisie Leasing a, par ailleurs, lancé au début de cette année la nouvelle
activité de location longue durée proche dans sa conception du leasing sauf que,
dans la LLD, la propriété juridique du bien loué, généralement du matériel
roulant, se confond avec...(Suite)
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