La communication financière de TPR, organisée le 13 avril au siège de la Bourse de Tunis en collaboration avec l'AIB, et animée par Yahia Bayahi, PDG de la société, est revenue sur les réalisations de TPR en 2014, un exercice marqué par le ralentissement de l'activité au 4 éme trimestre, affecté par la conjoncture du pays et le contexte électoral qui a pesé sur plusieurs secteurs, dont le bâtiment, ainsi que d'autres facteurs qui ont directement impacté les performances du premier spécialiste des profilés aluminium en Tunisie.
Globalement, le chiffre d'affaires de TPR s'est inscrit en légère hausse de 2% passant de 97 MD à 99 MD, bien inférieure aux prévisions, freiné par le repli des ventes locales qui représentent 73% des revenus (baisse de 1% sur l’année et de 14% au 4éme trimestre), alors que les ventes à l’export se sont améliorées de 8% en cumul annuel et de 1% sue le 4 éme trimestre. Yahia Bayahi a expliqué que la hausse des prix de vente de 5% opérée par TPR sur certains produits n’est pas parvenue à contrecarrer le trend, d’autant plus qu’elle a été totalement absorbée par la hausse des prix des matières premières conjuguée à la détérioration de la parité avec le dollar. A cela s’ajoute d’autres effets non moindres tels que la hausse de la masse salariale après constatation des indemnités de départ à la retraite, la facture énergie et la hausse du poste impôt avec l’avènement de la fiscalité sur les ventes à l’export et la constatation de la contribution conjoncturelle. En tout, cela devrait donner un résultat net 2014 amputé de 3 MD par rapport à 2013.
Interrogé sur la tendance actuelle, Yahia Bayahi a indiqué que les réalisations à fin mars collaient au Business Plan, à quelques centaines de milliers de dinars prés, affirme-t-il. Le plan d’affaire prévoit pour cette année des revenus de 107 MD pour la société mère, avec une progression de 5% en local et de 15% à l’export. La stabilisation des prix des matières premières, le niveau actuel des stocks de TPR et les bons contrats signés, selon les termes du responsable, devraient favoriser le retour de la marge opérationnelle à ses niveaux de 2011-2012 et ramener le résultat net à celui de 2013 voire plus.
Au niveau consolidé, le management compte atteindre un chiffre d’affaires de 136,3 MD à fin 2015 pour atteindre 187,6 MD en 2019. Le bénéfice prévu pour cette année atteindra 14,15 MD puis 15,7 MD en 2016 et 21,03 MD en 2017. Bayahi compte beaucoup sur les synergies avec les nouvelles filiales du groupe qui feront leurs entrées dans le périmètre de consolidation à partir de cette année, dont la filiale algérienne, Profal Maghreb, détenue à 96,7% par TPR et qui sera officiellement inaugurée le 20 mai. Le marché algérien consomme près de 40 mille tonnes annuellement, soit le double du marché tunisien et demeure dominé par les importations, en provenance de Chine et de Turquie principalement par des opérateurs dont le souci premier reste la marge au détriment de la qualité, explique Yahia Bayahi, ce qui fait du marché algérien un marché atypique. Profal Maghreb compte réaliser un chiffre d’affaires de 12,3 MD en 2015 pour un résultat net de -0,9 MD, le premier bénéfice est attendu en 2016 de l’ordre de 0,7 MD avec un chiffre d’affaires de 20,8 MD, à l’horizon 2019, la filiale algérienne générera des revenus de 36 MD et un bénéfice de 4,3 MD selon le Business Plan. Le groupe compte faire bénéficier sa filiale algérienne, Profal, d’une fonderie pour recyclage des chutes en aluminium dans un souci de maitrise de coût, pouvant générer des économies substantielles à l’image de TPR. Profal pourrait atteindre des niveaux de rentabilité supérieure grâce aussi au différentiel du coût d’énergie.
Deux autres filiales italiennes viennent renforcer le groupe, d’abord Metecenal, spécialisée dans l’usinage mécanique et le fraisage, et qui devrait générer un bénéfice de 200 mille euros cette année contre 40 mille euros il y a un an. L’autre entité, filiale à hauteur de 75% de TPR est LAVAAL international, spécialisée dans la fabrication des accessoires en aluminium, et qui devrait retrouver l’équilibre avec la délocalisation dès juin 2015 d’une grande partie de son activité en Tunisie. Par ailleurs, Yahia Bayahi a annoncé que d’ici la fin de l’année, TPR annoncera probablement une ou deux implantation en Afrique subsaharienne.
L’exercice 2013 serait donc une petite pause pour l’entreprise qui semble repenser sa stratégie industrielle et commerciale face à l’importation sauvage de produits chinois d’imitation, en privilégiant l’acquisition d’entreprises européennes à la pointe de la technologie pour se différencier davantage. Seules les réalisations futures attesteront de la justesse de ces choix stratégiques. TPR reste l’une des entreprises vivantes de la cote qui investit régulièrement dans des projets de croissance.