Le siège de la Sotetel a abrité ce mardi, 30 juin 2015, la réunion de son Assemblée Générale Ordinaire relative à l'exercice 2014, séance présidée par Salah Jaraya, nommé en avril dernier en remplacement de Mokhtar Mnakri à la tête du conseil d'administration.
Il est à rappeler que les états financiers individuels de la SOTETEL arrêtés au 31 décembre 2014 font ressortir un chiffre d'affaires de 36,655 MD contre 37,797 MD à fin 2013, soit une baisse de 3,02%. Cette baisse est essentiellement due au repli des revenus sur l'activité Backbone et FTTH, qui ont baissé de 27% à 13 MD, en raison d'un retard dans la réalisation des projets FTTX et sécurisation conclus avec Tunisie Telecom. L'activité Core a également vu ses revenus reculer de 41% à 1,3 MD, en raison de retard dans la réalisation de projets avec Tunisie Telecom, en l'occurrence les projets IP-MSAN et cannibalisation des ateliers d'énergie.
A ce propos, Salah Jaraya a assuré que la Sotetel devra travailler à réduire sa dépendance envers l'opérateur national, et à se constituer un profil commercial lui permettant de renforcer son fonds de commerce en dehors de Tunisie Telecom, d'autant plus qu'elle dispose du know-how. En mettant tout ses œufs dans un même panier, la Sotetel s'est non seulement privée de puiser le maximum de son potentiel commercial, mais s'est également surexposée au risque du secteur dans lequel opère son client principal.
D'autre part, la Sotetel a du faire face au quasi arrêt de son activité en Libye, et du retard dans la stratégie de développement en Algérie. Le chiffre d'affaires à l'export est tombé de 2,1 MD en 2013 à 0,936 MD à fin 2014.
Au 31 décembre 2014, les charges d’exploitation ont par contre progressé de 3,62% à 41,163 MD contre 39,723 MD en 2013 tirées par la progression des achats consommés de 7%. Le résultat d'exploitation au 31 décembre 2014 s'est établi à -4,360 MD contre -1,770 MD un an plus tôt, et le résultat net à -4,643 MD contre -1,399 MD à fin 2013.
La situation de la Sotetel est frustrante pour Sarah Jaraya, qui a rappelé que la société a terminé l'année avec un compte client de 34,7 MD, dont 23,4 MD avec Tunisie Telecom, sur lesquels 12,4 MD constituent des retenues de garanties sur des projets terminés mais qui bloquent sur des réserves, un montant handicapant et excessif pour le responsable, qui a poussé la Sotetel à mettre en place une Task-force spécialement dédiée à la question, avec à sa tête Hafedh Kosentini, nommé récemment DGA de la Sotetel.
Prenant la parole, Omrane Kammoun, Directeur Général de la Sotetel a vaguement exposé les principales mesures que la société entreprend pour sortir de sa crise, à commencer par l'étude en cours pour définir le positionnement de la société. Des efforts sont en cours pour renforcer le système d'information, le déploiement et l'application d'une comptabilité analytique pour une meilleure visibilité. D'autre part, les processus de sous-traitance font à leur tour l'objet d'une étude pour mieux maîtriser ce volet qui a son poids dans les charges d'exploitation.
Au niveau de l'activité Export, Omrane Kammoun a indiqué que des démarches étaient actuellement en cours pour la création d'une représentation permanente en Algérie, où la société est également bien positionnée pour remporter certains appels d'offres. En Mauritanie, la Sotetel est également bien placée pour remporter un important marché pour le déploiement de fibres optiques. Par ailleurs des équipes de la Sotetel se trouvent actuellement au Cameroun, pour une mission d'accompagnement de l'opérateur historique local Camtel. En Côte d'ivoire, des contacts ont été établis avec les intervenants principaux dans le pays.
Rappelons que le chiffre d'affaires du premier trimestre 2015 de la SOTETEL s'est situé à 7,060 MD, en baisse de 19% par rapport au premier trimestre 2014, une baisse expliquée par le faible niveau des commandes immédiatement réalisables, ainsi que le quasi arrêt de l'activité en Libye et le retard dans la stratégie de développement en Algérie.
Les indicateurs d'activité au 31 mars 2015 font ressortir des charges d'exploitation de 9,349 MTND, en baisse de 5% par rapport au premier trimestre 2014 grâce notamment à la baisse des services extérieurs (-30 %) et des charges de la sous-traitance (-19 %).