Le groupe
SFBT a présenté ses états financiers consolidés lors de son AGO annuelle
devant une assistance moins nombreuse que d’habitude mais plutôt bien servie par
une masse d’informations appréciable sur l’activité du groupe et les filiales.
A périmètre de consolidation inchangé, le chiffre d’affaires
consolidé 2004 a évolué de 36% à 349MDT contre 257,5MDT en 2003. Les deux pôles
d’activité historiques du groupe
SFBT à savoir les Boissons Gazeuses et la bière ont évolué organiquement de
13% chacun. Leurs parts dans les ventes totale ont été en repli respectivement
de 49% à 41% et de 35% à 29% au profit de l’activité lait. Cette dernière,
récemment promue, a connu une montée en puissance pour représenter 19% dans le
chiffre d’affaires global contre à peine 2% lors de sa première année de
démarrage en 2003. Le chiffre d’affaire lait s’est élevé à 66,4MDT en 2004
propulsant du coup le groupe
SFBT en seconde position sur ce marché. Plus de 19MDT des ventes lait
proviennent de la société mère
SFBT et le reste de SEABG qui ont opté, avant le rachat par le groupe des
actifs de la
STIL (fin 2004), pour une politique de sous-traitance agressive. A rappeler
que la raison essentielle derrière l’intégration de l’activité lait reste
essentiellement d’ordre stratégique visant à soutenir les ventes des autres
pôles. Il s’est avéré aussi que l’intervention du groupe dans le secteur laitier
a été bénéfique pour la filière entière qui était en proie à de graves
difficultés de trésorerie. Grâce à sa puissance financière,
SFBT a bien réussi l’amorçage de cette activité et créer des synergies
commerciales. Le redressement de certaines marques, qui jouissaient avant d’une
forte notoriété mais qui restaient longtemps à la traîne, a surtout rehaussé la
notoriété du groupe
SFBT. Ce dernier conscient du faible rendement de l’activité a précisé qu’il
continuera dans l’avenir sa politique de croissance des marques pour promouvoir
notamment Vitalait, mais entend aussi tempérer ses ardeurs pour ne se focaliser
que sur le lait de boisson en attendant la conclusion d’accords d’exploitation
ou de commercialisation de produits dérivés de marques étrangères. En 2005, le
groupe dirigera ses actions de développement vers l’eau, le jus et prochainement
il lancera l’activité vin conjointement avec le groupe CASTEL après
l’acquisition du domaine EL Raoudha à Testour. L’eau reste un secteur à faible
marge eu égard à la montée des prix de matières premières entrant dans
l’emballage, notamment la résine, et la forte concurrence qui y sévit.
Toutefois, son intérêt sera grandissant avec le phénomène de concentration qui
devra avoir lieu suite à la disparition de plusieurs canards boiteux. Le jus
présente un vrai potentiel mais demeure moins représentatif sur une vue
d’ensemble du portefeuille produits de
SFBT ce qui s’est reflété dans sa part de marché limitée à 10%.
Au niveau de la profitabilité de l’exploitation, la marge
brute du groupe a baissé de 50% à 42% à cause du coût d’approvisionnement en
lait qui a impacté sensiblement les comptes de SEABG, et la forte hausse des
cours de matières première combinée à un effet de change défavorable engendré
par la hausse de l’Euro. Sur une base récurrente, le groupe affiche une
croissance soutenue de son résultat brut d’exploitation de l’ordre de 12,4%,
soit 9,2MDT en valeur absolue, passant à 83,429 MDT. La maison mère
SFBT et SEABG y contribuent ensemble à hauteur de 68% grâce à l’augmentation
appréciable de leurs chiffres d’affaires individuels respectivement de 28,1% à
156,3 MDT pour la
SFBT et de 110% à 144,5MDT pour la SEABG.
Le résultat net consolidé hors éléments exceptionnels et
après intérêts minoritaires ressort en hausse de 12% à 41,012MDT contre
36,572MDT.
Pour 2005, le groupe entend préserver ses marges
opérationnelles en réduisant l’effet lait sur elles par des produits à plus fort
rendement. La pression fiscale sur les BG reste assez lourde malgré les appels
incessants faits par le groupe à l’égard de l’administration fiscale pour
rationaliser la taxation selon le mode d’emballage employé. Cela dit, les marges
économiques du groupe restent confortables sur une base annuelle moyenne. Le
projet de partenariat avec Heineken reste toujours à l’étude même si, de l’avis
des connaisseurs, les ventes prévisionnelles de cette marque étrangère ne
devraient pas dépasser dans le meilleur des cas les 50,000 hectolitres à cause
des habitudes de consommation locales et de son positionnement en terme de prix.
La fin du mois de mars connaîtra probablement le dénouement de cette affaire.
Pour les deux premiers mois de cette année, l’exploitation semble subir les
conditions climatiques difficiles qui ont fait baisser les volumes
commercialisés. La marge de rattrapage reste très forte pour le restant de
l’année avec l’annonce d’une saison agricole et touristique prometteuse.
SFBT servira à ses actionnaires un dividende de 2,400 DT à partir du 25 mars
2005.
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