La Société Tunisienne des Marchés de Gros - SOTUMAG - a présenté, lors de son Assemblée Générale Ordinaire réunissant ses actionnaires le 14 juin 2004, son rapport d’activité pour l’année 2003.
L’activité de la SOTUMAG au cours de l’année écoulée a été touchée par la baisse des quantités de légumes et fruits vendues dans tous les pavillons du marché de Bir El Kasaa. Des difficulté au niveau de la régulation sont apparues au mois de Ramadan causant le dérapage des prix de certaines denrées de base. En cette période de forte consommation, l’État a été obligé de pallier au manque d’approvisionnement, particulièrement en pommes de terre et oignons, par des importations qui ont totalisé respectivement 5083 et 3358 tonnes. Ces importations se sont concentrées sur les mois d’octobre et novembre avec la contribution limitée d’opérateurs privés. Avec 40% de la production agricole passant par la SOTUMAG, l’activité de la société continue d’être intimement corrélée au facteur climatique, précise M. Nafti, Président-Directeur Général de SOTUMAG. Les pertes de valeur au niveau de l’approvisionnement peuvent se résumer à la baisse de la quantité qui a transité par le marché, chiffrée à 25,600 tonnes soit -7%.
En décrivant les faits marquants de l’année 2003, M. Nafti a évoqué que les pluies qui ont envahi les régions du nord de la Tunisie ont eu des effets néfastes sur certaines cultures maraîchères sans nier que l’effet sur les résultats financiers de la SOTUMAG n’est pas totalement négatif. En effet, le chiffre d’affaires de SOTUMAG, composé essentiellement par les redevances et les loyers collectés auprès des agents agréés, a connu une augmentation de 3,5% à 5,809MDT par rapport à 5,612MDT en 2002 alors que le résultat d’exploitation s’est sensiblement redressé de 70% à 1,323MDT. Il faut reconnaître que SOTUMAG a bénéficié légèrement de la hausse des prix moyens du kilogramme de légumes passant de 333 à 376 millimes (+12,9%) et de fruits de 574 à 624 millimes/Kg. Ces hausses sont répercutées au niveau des redevances perçues par SOTUMAG qui correspondent à 2% du volume de transactions annuel sur le marché des fruits et légumes et à 4% de celui des poissons. Respectivement, les deux marchés ont enregistré des hausses de 3% et 8,7% de leurs valeurs passant à 159,3 et 43,8MDT contre 154,7 et 40,3MDT en 2002. Parallèlement, les charges d’exploitation ont baissé à 4,590MDT contre 4,866MDT en 2002 (-5,7%). Le résultat net comptable de la société est de nouveau à la hausse de 63% à 1,348MDT se situant entre ses niveaux de 2000 et 2001. A côté de ses performances jugées satisfaisantes, la société affiche toujours un ratio de trésorerie immédiate très confortable de 13,5 suite à la forte consolidation de son encaisse qui s’est élevée à 8,470MDT au 31 décembre 2003.
En réponse à des interrogations sur certains projets en cours, le premier responsable de la société a confirmé que le rapprochement avec le marché de Kairouan est en bute à quelques difficultés et que cette initiative sera revue dans le cadre d’une consultation nationale plus large qui porte sur le développement du secteur du commerce au niveau des gouvernorats et qui aboutira dans les mois qui suivent à des propositions concrètes touchant à la restructuration du secteur. Selon M. Nafti, la SOTUMAG qui constitue un maillon économique important dans le commerce de gros dans le grand Tunis compte jouer pleinement son rôle de chef de file au niveau de tous les marchés à intérêt national qui sont au nombre de huit et qui desservent les villes les plus importantes du pays. L’entrée d’un deuxième opérateur de marché sur la ville de Tunis ne se fera pas sans la contribution de la SOTUMAG aux dires de M. Nafti qui ajoute qu’une étude de faisabilité est en cours pour décider de la viabilité de ce projet qui ne devra en aucun cas concurrencer le régulateur public.
Dans le cadre de la politique de regroupement des marchés à intérêt national voulue par les pouvoirs publics pour permettre une meilleure régulation nationale de l’approvisionnement en denrées alimentaires et faciliter l’optimisation des structures ainsi qu’une maîtrise plus efficace des prix à la consommation familiale, des mesures ont été prises pour franchir rapidement la phase d’étude et amorcer concrètement le processus de regroupement. A juste titre, une étude faite en 1997 a estimé à 17,2MDT l’enveloppe d’investissement à dédier au programme de mise à niveau de ces marchés. Cela signifie des investissements conséquents pour la SOTUMAG qui reste, en l’occurrence, la mieux placée sur le secteur pour gérer le financement d’un tel projet. Il a été évoqué par les responsables de la société que des investissements immédiats et urgents seront effectués pour la mise en conformité du pavillon poissons qui doit répondre aux normes de qualité exigées par l’UE. La SOTUMAG prévoit des décaissements de 1,4MDT à titre d’investissement matériel pour l’année 2004 et compte mettre à niveau son système d’information et organisationnel pour plus de transparence dans les opérations effectuées avec les agents agréés. Un audit des centres de profits a relevé l’insuffisance de rendement au niveau des chambres froides qui ne rapportent que 2% des revenus de l’entreprise pour une trentaine d’unités donnant matière à une réflexion entamée récemment par l’entreprise pour trouver une solution efficace afin de rentabiliser ses capacités de stockage et de conservation qui demeurent néanmoins soumises à une concurrence déloyale dans les régions environnantes.
Côté perspectives, les prémices d’une bonne année 2004 ne manquent pas avec une augmentation de 9% dans le volume d’affaires de la SOTUMAG durant les cinq premiers mois de l’année. Néanmoins, le tonnage transitant par le marché de Bir El Kassâa a connu une évolution légèrement négative suite à la baisse de l’approvisionnement en légumes de -4,2% non compensée par les hausses respectives de 3,6% et 22,6% dans les fruits et les poissons. Le facteur climatique devrait être plus favorable cette année.
La résolution concernant la répartition du bénéfice de l’exercice et l’octroi de dividendes a été longuement débattue par le public qui s’est montré préoccupé par l’écart entre le prix de l’OPV et le cours actuel du titre occasionnant une moins-value substantielle pour certains d’entre eux. Il est à rappeler que la part totale du public dans le capital de la SOTUMAG revient à 49,7% ce qui a incité légitiment quelques petits porteurs à réclamer des siéges au Conseil d’administration pour leurs représentants. Une requête jugée recevable par le Président de l’Assemblée qui réitère l’engagement de la société à respecter le droit de tous les actionnaires.
L’assemblée a voté un dividende de 1 DT contre 0,700 DT l’année dernière qui sera mis à la disposition des actionnaires à partir du 5 juillet prochain.
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