La première visite des dirigeants de la SIPHAT au siège de l’AIB, depuis l’introduction du titre en Bourse a eu lieu le 11 mars 2004. L’invité de la réunion M. Kammoun, Président-Directeur Général de la SIPHAT, a entamé son intervention par une présentation du secteur de l’industrie pharmaceutique en Tunisie suivie par un aperçu général sur le positionnement de la SIPHAT. Il a expliqué ainsi que le secteur comptait 29 unités de fabrication de médicaments évoluant sur un rythme de 2 unités nouvelles ouvertes par an depuis la fin des années 80. Les investissements dans le secteur ont atteint 217MDT soit 40% des investissements du secteur de la chimie. Prés de 3000 emplois sont assurés par cette industrie stratégique dont le marché global totalise prés de 290MDT (130MDT local et 160MDT Import). Le secteur pharmaceutique tunisien a connu une amélioration sensible avec un taux de couverture qui est passé à 45% contre 7% à la fin des années 80.
Concernant la SIPHAT, la société qui dispose de trois laboratoires de production reste le leader du secteur avec un chiffre d’affaires de 32MDT. Depuis sa création, la société a investi 33MDT. Cet effort a été particulièrement soutenu en 2002 avec le lancement d’une deuxième chaîne de fabrication des solutés massifs pour un investissement unitaire de 4MDT. La société offre 147 spécialités et emploie 760 agents. Elle détient des participations dans la filiale locale du géant mondial Pfizer ainsi que dans le troisième laboratoire tunisien SAIPH.
La réunion a été une occasion pour le management pour s’expliquer sur le repli progressif enregistré par l’activité et les performances de la société. Malgré une légère progression du chiffre d’affaires en 2003 (+2,6% à 31,7MDT), le résultat d’exploitation de la société a accusé une baisse sensible de 40% à 1,383MDT contre 2,306MDT en 2002 alors que le résultat net a chuté à 1,015MDT contre 1,887MDT une année auparavant. Selon les explications du management, la performance financière de la SIPHAT en 2003 a pâti de deux événements conjoncturels. Il s’agit tout d’abord de l’augmentation de 322.000 DT des dotations aux amortissement suite à la comptabilisation de la première tranche d’amortissement relative à la deuxième chaîne de solutés. A propos de cet investissement, M. Kammoun a précisé qu’un retard de 12 mois a été enregistré par rapport aux délais initialement prévus ce qui a pesé sur l’activité de la société en 2003. Celle-ci a pu toutefois se rattraper sur les produits fortement demandés (notamment les antibiotiques) suite à l’épidémie grippale touchant une forte proportion de la population. Le deuxième facteur cité par la société a été la provision de 100% de la valeur des actions détenues dans le capital de Pfizer. Un comportement diligent qui devrait être observé selon le management, en attendant le rétablissement de la situation de ce laboratoire annoncé pour 2005 selon son business plan initial.
Côté perspectives, les investissements matériels opérés durant les deux dernières années devront bientôt se matérialiser au niveau du CA. Ce dernier évoluera, selon les propres estimations de la direction générale, de +10% en 2004. La situation des participations verra une amélioration notable pour SAIPH en 2004 dont les comptes sont déjà bénéficiaires et pour Pfizer qui a élargi sa gamme de produits et accru sa part de marché depuis son lancement en Tunisie. Le portefeuille de produits de la SIPHAT sera quant à lui enrichi de 12 nouveaux produits qui seront lancés sur le marché officinal en cours d’année après obtention des autorisations de mise sur le marché (AMM). L’augmentation des prix de certains produits homologués a été obtenue pour 20 spécialités sur les 27 qui ont fait l’objet de demandes incessantes auprès des autorités de tutelle pour des hausses variant entre 5 et 6%. La société a enregistré une forte demande sur les médicaments anti-grippe et cherche à consolider ce créneau par la demande de corrélations et l’obtention d’AMM pour 8 nouveaux produits de la famille des antibiotiques en 2004. L’intérêt stratégique de ce segment est qu’il génère à lui seul 12MDT de chiffre d’affaires, présentant un potentiel indéniable au cas où l’importation de médicaments équivalents cesse ; la société a trouvé de nouvelles débouchées avec des flux de commandes attendus de 600.000 DT vers la Libye et de 300.000 dollars vers le Yémen. Une convention a été également signée ave des fabricants maliens pour leur acheminer des produits SIPHAT en vrac. Pour conclure, SIPHAT qui a rencontré certaines difficultés pour satisfaire certains besoins urgents exprimés par le marché compte accroître sa capacité de production et se conformer de plus en plus aux standards de qualité. La société est en train d’œuvrer pour la construction d’un nouveau laboratoire de formes sèches qui sera fini en 2005. Une communication plus régulière avec les intermédiaires en bourse a été promise par M.Kammoun à l’occasion de ce premier rendez-vous.
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