Lors de cette assemblée générale réunie le 30 mars 2004 et inaugurant la
saison des assemblées des banques, le Président Directeur Général de la
Banque de Tunisie - BT,
M. Bel Kahia, a exposé un rapport de gestion de l’année 2003 particulièrement
riche et complet en informations, mettant en valeur la bonne résistance des
indicateurs d’activité et de performance qui restent globalement stables
d’une année à l’autre.
Il ressort de la lecture du rapport 2003 que les dépôts ont légèrement
progressé de 0,9% à 975 millions de DT dont la part la plus importante revient
toujours aux dépôts à vue non rémunérés, soit 37% des dépôts collectés.
Les ressources clients à terme de la banque ont reculé pour la première fois
depuis 1996 suite à un phénomène d’arbitrage au profit d’instruments plus
rémunérateurs, totalisant 327MDT. Pour subvenir aux besoins de sa clientèle
entreprises en financements longs, la banque a eu recours à des ressources extérieures
relativement plus chères, dont l’encours est passé à 237MDT (+3,4%), octroyées
en large partie par la Banque Mondiale, la BEI, la BAD et l’AFD. Leur coût se
trouve néanmoins lissé par le coût moins cher des dépôts à vue. Les crédits
à la clientèle ont de leur côté enregistré une augmentation toute aussi
lente que les dépôts, se hissant légèrement à 1282 millions de DT à fin
2003. Le ralentissement de l’activité de la banque témoigne d’un contexte
économique local et international difficile qui incite à plus de prudence.
Toutefois, la taille moyenne et la structure légère de la banque,
comparativement à ses concurrentes tunisiennes, lui permettent une réactivité
et adaptation plus rapides aux contraintes conjoncturelles et par là même, un
ralentissement voulu de la cadence et une sélectivité des risques à financer.
Il est à noter que ce ralentissement ne concerne que l'année 2003 puisque sur
les cinq dernières années, la progression annuelle moyenne des crédits a été
de 11,4%. En termes de répartition sectorielle, l’exposition de la banque au
secteur touristique est maintenue à un niveau constant de 17,8% mais reste prépondérante
par rapport aux autres secteurs. L’alimentaire vient en seconde place avec
11%.
En matière de gestion des risques, les améliorations sont sensibles. La banque
affiche un ratio de Créances classées/Total créances de 6,9% en 2003 contre
7,7% en 2002, et demeure ainsi une référence dans le secteur pour la bonne
qualité de son portefeuille crédits. En parallèle, le ratio de couverture des
créances classées par les provisions a dépassé chez la BT
les 100% se situant à 105,3%. La banque a procédé à la radiation des créances
douteuses irrécouvrables qui ont fait l’objet d’un jugement définitif et
des provisions requises pour un montant de 73,2MDT. Les risques additionnels
pour 2003 ont été par la suite limités ce qui explique un ratio Cooke en amélioration
continue à 17,3% contre 16,2% en 2002.
Sur le plan des résultats, la marge d’intermédiation dégagée par la banque
a enregistré une amélioration modérée à 60,2MDT contre 59,8MDT en 2002
(+0,7%). Le Produit Net Bancaire a été affecté par l’état général caractérisant
l’exercice 2003, s’affichant à 83,5MDT contre 83,4MDT en 2002, soit une
variation annuelle de 0,1% comparée à un rythme annuel moyen de 7,5% durant
les cinq dernières années. La part des commissions et des autres produits
bancaires reste globalement stable dans le PNB, à 27,9%. Les commissions ont
augmenté modérément de 3,9% à 13,9MDT grâce aux nouveaux services de
paiement, gardant une part stable dans le PNB à 16,7% et couvrant à 77% la
masse salariale. Par ailleurs, le coefficient d’exploitation a connu une légère
détérioration estimée à 1,3 point, revenant en arrière à 36,2% mais la
politique de maîtrise des coûts demeure très rigoureuse selon les propos du
PDG de la BT.
Ainsi, la banque, même si elle ne réitère pas les mêmes gains de productivité
que les années précédentes, fait ressortir un positionnement qui lui reste
largement favorable à l’image de l’indicateur RBE par employé qui
s’affiche à 64,530 DT en 2003 contre 24,000 DT pour le reste du secteur
bancaire coté. Le résultat net de la BT
ressort finalement presque inchangé à 30,2MDT reflétant, en somme, une bonne
résistance aux chocs exogènes. Il en résulte un retour sur fonds propres
moyens en baisse à 13,9% suite au renforcement continu et sensible des fonds
propres (+8,2%). Toutefois, en affichant un ROAA de 2%, BT
reste parmi les rares banques tunisiennes qui se comparent favorablement aux
banques internationales.
Le rapport d’activité de la BT
a contenu des états financiers consolidés du groupe BT.
A côté de la société mère, 5 filiales dont SICAV Croissance et SICAV
Rendement sont consolidées par intégration globale. Sans qu’elle adipose
d’intérêts capitalistiques dans les deux SICAV, la banque déclare être très
influente dans les décisions d’investissement de ses deux sociétés d’où
leur intégration dans le périmètre de consolidation. D’autre part, 7
filiales sont mises en équivalence et six sociétés sont assimilées à des
participations malgré un taux de détention supérieur à 20%, en raison
notamment de l’absence d’influence notable dans la gestion courante, cas de
l’ASTREE et d’AIR LIQUIDE-Tunisie, contrôlées respectivement par AGF et le
groupe AIR LIQUIDE. Le résultat net part du groupe après amortissement du
goodwill ressort en 2003 à 31,4MDT. Pour le Pôle bancaire qui contribue à
plus de 93% dans ce résultat, la direction s’attend en 2004 à une évolution
positive dans le PNB de 6 à 7% et de 10% dans le bénéfice net. Les prétentions
de la banque restent fortement dictées par la rentabilité, conservant son
statut de banque de taille moyenne. La banque ne compte plus augmenter son
capital de 50 à 60MDT, estimant largement suffisantes les ressources propres
dont elle dispose actuellement. Un dividende de 2,400 DT sera servi aux
actionnaires à partir du 13 Avril 2004.
© Copyright Tustex 2004.