UNIMED mise sur l'export et veut s'ouvrir de nouveaux marchés

Le PDG d'UNIMED, Ridha Charfeddibe, a accueilli, jeudi, les analystes et les médias, à l'occasion de la présentation des perspectives de la société. UNIMED fera de cette rencontre une tradition, pour informer régulièrement le marché et soutenir le cours boursier, déconnecté de ses fondamentaux de la société selon le management.

 

Avant la présentation des prévisions, la direction a fait un petit retour sur l'exercice 2020, dont le principal fait marquant a été la suspension unilatérale des commandes par la Pharmacie Centrale (PCT), pour un "supposé" conflit d'intérêts, qui a engendré une forte baisse du chiffre d'affaires hospitalier, auquel s'ajoute le ralentissement des exportations, en raison des perturbations logistiques mondiales en lien avec la pandémie COVID-19. UNIMED a vu son chiffre d'affaires diminuer de 15% entre 2019 et 2020. 

 

En 2021, UNIMED a misé sur l'export, et a pu compenser les pertes en chiffre d'affaires dues au désengagement de la PCT. Avec une hausse de 36% des exportations, UNIMED a quasiment égalé son chiffre d'affaires 2020, en dépit de l'arrêt des ventes à la PCT. Les ventes à l'export représentent désormais 53% du chiffre d'affaires total d'UNIMED. 

 

Par ailleurs, les ventes officinales ont connu une forte progression de 38%. Le chiffre d’affaires des ventes officinales s’élève à 26,9 MD, au terme des neuf premiers mois de 2021, contre 19,5 MD au 30 Septembre 2020. La production en unités (ampoules, flacons, seringues, poches) au 30 Septembre 2021 a connu une hausse de 21% par rapport à la quantité produite au 30 Septembre 2020 et ce en liaison avec l’augmentation du volume des ventes et des commandes à l’export.

 

 

La société a également maintenu son programme d'investissement, avec notamment la mise en place de deux nouvelles lignes dans une superficie additionnelle de 25 000 m2 couverts. L'entrée en exploitation prévue pour le premier semestre 2022, permettra à UNIMED de tripler sa production d'ampoules injectables pour la première unité, et d'introduire de nouveau produits que le DG s'est gardé de révéler avec la seconde unité. UNIMED vise ainsi à consolider sa capacité de production pour répondre à la demande de ses marchés cibles à l'export. Le total des investissements sur les 5 dernières années aura atteint 60 MD, majoritairement financés par les fonds propres de la société. 

 

Pour Ridha Charfeddine, la société est en droit de viser beaucoup plus haut, avec ses capacités de production et son savoir-faire. L'idée de créer des synérgies commerciales avec des partenaires locaux pour contourner les contraintes logistiques, voire même d'une présence industrielles dans certains pays séduit le management, qui travaille sur le renforcement de l'internationalisation d'UNIMED, qui a déja assurer de sa présence sur plusieurs marchés en Afriques et au Moyen Orient, comme l'Irak, l'Arabie Saoudite, les UAE, le Qatar, le Mali, ou le Soudan, voire même la Tanzanie, avec les opportunités qu'offre l'adhésion de la Tunisie à la COMESA. En tout, UNIMED a enregistré 54 nouveaux produits, dont une vingtaine en Tunisie, les AMM devraient être obtenus en 2022, a indiqué le PDG. 

 

Par ailleurs, le projet d'une alliance stratégique avec un fonds étranger est maintenu, les discussions se poursuivent avec East Lane Partners, sur une base non exclusive, avait annoncé la société au mois de mai dernier. La société "est sollicitée tous les jours" selon les dirigeants, qui précisent qu'il n'a jamais été question d'un désengagement des actionnaires de référence derrière cette intention. Il s'agit plutôt de développer des synergies avec un fonds étranger qui permettra en même temps de sortir des contraintes liées à la réglementation de change très restrictive. L'idée de départ était de créer une plateforme avec un partenaire ayant des participations dans des laboratoires en Egypte et en Jordanie, en préservant l'automonie d'UNIMED. 

 

A la fin de l'année en cours, la direction d'UNIMED prévoit deux scénarios, avec un chiffre d'affaires de 81 à 84 MD ce qui représenterait des baisses de 11 ou 8% par rapport à 2020. Selon le chiffre d'affaires réalisé, le bénéfice 2021 pourrait atteindre de 8,3 à 9,7 MD, selon les projections exposées par le management. Devenue majoritairement exportatrice, UNIMED bénéficiera de gains d'impôts par rapport à 2020. Le taux d'impôt effectif reculerait à 15% selon les estimations du DG.

 

Pour 2022, les dirigeants d'UNIMED s'attendent à un retour "quasi-certain"  des opérations avec la PCT, avec la disparition de toutes les réserves sur un éventuel conflit d'intérêt. Ce cas de figure, selon le management, porterait à 137 MD le chiffre d'affaires de la société avec en plus, une hausse de 22% des ventes à l'export. Dans le cas contraire, le chiffre d'affaires 2022 serait de 95 MD, soit une progression de 13% par rapport à 2021.  Sur les trois années suivantes, les prévisions tablent sur une croissance moyenne du chiffre d'affaires de 15%.