La communication financière, organisée le 21 mai, à l'initiative de SAH, et consacrée en partie à la visite de la nouvelle usine de détergents, s'est déroulée au siège de la société, dans la zone industrielle de Zriba, animée par Jalila Mezni, PDG du groupe.
La rencontre a d'abord commencé par une revue des principaux indicateurs et réalisations du groupe SAH en 2018 et sur les trois premiers mois de l'année en cours. Le groupe qui a réalisé un chiffre d'affaire de 443 MD en 2018, réalise 34% de ses ventes à l'export.
Le groupe est présent dans une vingtaine de pays en Afrique, avec trois unités de production en dehors de la Tunisie, à savoir en Libye, Algérie et Côte d'Ivoire, cette dernière étant entrée en exploitation en 2018, et qui servira de plateforme d'export vers des pays voisins
après l'obtention de toutes les autorisations. Le groupe prépare une unité industrielle au Sénégal, qui entamera son activité plus tôt que prévu, au troisième trimestre 2019, et dégagera selon les prévisions des revenus de l'ordre de 142 mille dinars. Un autre projet est prévu en Mauritanie, avec l'installation d'une nouvelle unité de production, dans l'objectif de protéger la part de marché sur lequel SAH est leader.
L'année 2018 a été toutefois marquée par plusieurs facteurs défavorables, principalement la dévaluation du dinar, et la hausse des prix des matières premières, que la société n'a pu répercuter que très tardivement sur ses prix de ventes, aux mois d'août et septembre, en raison de la concurrence. A noter que 65% des matières premières importées par le groupe sont libellés en euro et 35% en dollar. La société a ainsi clôturé l'exercice précédent avec un bénéfice de près de 27 MD, en légère baisse par rapport à 2017.
Sur les trois premier mois de 2019, le groupe a dégagé un chiffre d'affaires de 147 MD, contre 111 MD à fin mars 2018. L'EBITDA est passé de 9,5 à 18,7 MD sur la même période, le taux d'EBITDA atteint ainsi 12,6% contre 8,1% au premier trimestre 2018.
Le site de Zriba, compte 3 usines, dont celle de SAH, d'Azur papier, qui fournit à SAH la ouate cellulose avec une capacité actuelle de 70 tonnes/jour, qui sera augmentée avec une nouvelle ligne de 100 tonnes/jours, via un investissement de 85 MD, et enfin, Azur détergents, dont l'entrée en production est imminente. Il s'agit du plus grand investissement de l'histoire du groupe, a insisté Mohamed Amine Ben Malek, Directeur financier. Azur détergents devait initialement commencer son activité fin 2018, mais a été retardée par des contraintes au niveau des livraisons et des travaux. Le projet a coûté 95 MD, et produira 140 mille tonnes annuellement.
L'usine de détergents, comporte 4 compartiments et un total de 13 machines, dont une unité pour le plastique, destinée à la fabrication des flacons que la société fabrique elle-même, et qui est destinée ultérieurement à devenir Azur plastique.
Une autre unité a été mise en place pour l'atomisation (poudre) avec une grande unité de stockage pour les matières premières (eau, soude, acide sulfurique, CMC, etc.). L'usine compte également une unité de production de liquides et assouplissants, avec 4 réacteurs et 4 machines de remplissage. L'unité fabrique plusieurs gammes de produits : liquide machine, désodorisant, multi-use, etc. Enfin, un autre compartiment est dédié à la production de l’eau de Javel, avec une unité de dilution pour ramener le concentré à 12°. SAH prévoit de commercialiser d'abord les gammes premium sous la marque Lilas, puis l'économique qui sera commercialisé sous la marque Clean.
Mohamed Amine ben Malek a, par ailleurs, évoqué l'augmentation de capital de 50 MD, destinée à financer une partie des investissements à venir et à restructurer le bilan. Le capital sera porté à 65,3 MD. Les actionnaires de référence ont déjà sécurisé 70% de l'augmentation, selon le directeur financier du groupe.