L’Assemblé générale ordinaire de la société Land’Or s'est déroulée aujourd'hui, 5 juillet 2017, sous la présidence de Hatem Denguezli, devant une assemblée moyennement nombreuse.
La société a évolué en 2017 dans un contexte général compliqué, marqué par la flambée des prix des matières premières à l'échelle mondiale, aggravée par la détérioration de la parité de change du dinar avec l'euro. La pénurie mondiale a poussé les prix des intrants qui constituent la colonne cérébrale des achats de la société à des niveaux inédits. Ainsi, le prix du beurre à l'international a décollé de 58% en euro, une situation couplée à la raréfaction du beurre local en Tunisie, pays pourtant autosuffisant en raison de la forte proportion du demi-écrémé dans la production laitière tunisienne, et dont le prix moyen d'achat a bondi de 62%. Le prix mondial du cheddar a quant à lui pris 19%, celui du Lactarium a progressé de 23%. Globalement, cette situation a engendré une perte de 18 points de marge pour la société, entre 2016 et 2017.
Rappelons que les états financiers consolidés du groupe Land'Or, relatifs à l'exercice 2017, annoncent un résultat d'exploitation consolidé de 6,068 MD, contre 5,624 MD en 2016, soit une évolution de 7,9%.Le groupe a enregistré une hausse de ses charges financières, de 1,946 à 3,108 MD, entre 2016 et 2017. Au 31 décembre 2017, le résultat net part du groupe a atteint 2,735 MD, contre 2,927 MD un an plus tôt, enregistrant une régression de 6,55%.
Au niveau individuel, Land'Or a clôturé l'exercice 2017 avec un déficit de 10,073 MD contre un bénéfice de 3,392 MD en 2016. Le résultat d'exploitation s'est établi à -5,545 MD contre 6,926 MD à fin 2016. La société a en effet enregistré une forte hausse de 57,17% des achats consommés, et des dotations aux provisions, passées de 1,054 à 14,348 MD, conformément à l'accord avec Africinvest, a expliqué Denguezli, créances dont le solde a sensiblement diminué à la date d'aujourd'hui a-t-il ajouté. Sur la même période, les charges financières se sont également affichées en hausse, de 2,569 à 3,996 MD.
La société a pourtant enregistré en 2017, une hausse de 39% de son chiffre d'affaires, à 91,174 MD, avec une hausse de 29% en volume, soit un gain de part de marché. Sur le marché local, la société a vu des revenus progresser de 14%, en partie par un effet prix, ayant ajusté à 3 occasions ses prix de vente à la hausse pour répondre aux hausses des achats consommés. Les revenus à l'export se sont améliorés de 157%, passant de 11,5 à 29,6 MD. A ce titre, l'année 2017 a été marquée par la poursuite de la consolidation de l'activité au Maroc, malgré la séparation à l'amiable avec le partenaire local, et la reprise par la société de sa propre distribution.
D'autre part, le marché libyen a été frappé par les restrictions de transfert de devises à partir du pays voisin, la société a dû procéder par des flux discontinus. La situation s'est amélioré cette année, et le management a constaté lors d'une visite effectuée cette semaine, une nette amélioration du climat sécuritaire, Hatem Denguezli a lui même observé des prémices assez encourageantes. La société est même en pourparlers avec un cinquième distributeur local, a indiqué le président du conseil, qui a semblé convaincu du rythme d’évolution de l'activité en Libye, même s'il prône toujours la prudence.
Hatem Denguezli a par ailleurs évoqué la gestion difficile du partenariat avec Kraft, et la marge de manœuvre étroite de Land’Or pour répercuter les prix des matières premières sur ses facturations, compte tenu des objectifs pointus fixé par le géant américain.
Le management a par la suite présenté les orientations stratégiques et les objectifs de Land’Or pour les années à venir. La société compte notamment porter à 50% la part des revenus export, via le renforcement de son activité au Maroc, la recherche de nouveaux marchés, notamment au Moyen-Orient, et en Afrique où Land’Or espère bénéficier des privilèges douaniers après la signature par la Tunisie de plusieurs accords régionaux à l'image de la COMESA. Une amélioration future de l'activité au Maroc ouvrirait la voie à la mise en place d’une usine au royaume chérifien, ce qui constituerait une porte d'entrée pour l'Afrique très avantageuse, a insisté le président.
Sur les prochaines années, le Business Plan présenté aux actionnaires table sur une croissance annuelle moyenne de 20%, la stabilisation de l’EBITDA à 12% du Chiffre d'affaires, avec une rentabilité nette moyenne autour de 6%.
Pour 2018, la société prévoit un chiffre d'affaires de 111 MD, en hausse de 22% vs 2017, avec des hausses de 6% sur le local et 54% à l'export. L’EBITDA est attendu en hausse de 24%, et le résultat devrait atteindre, selon les prévisions, 5 MD.
Par ailleurs, le plan d'investissement établi par le management prévoit une enveloppe de 30 MD, dont 40% mobilisés pour augmenter les capacités, et 50% dédiés à l'innovation. Le financement se fera via une levée de fonds de 30 MD, objet d'un accord qui devrait être finalisé en 2018 avec Africinvest, à travers Land’Or Holding.
Interrogé une nouvelle fois sur le différend avec Monoprix, Hatem Denguezli a déploré la lenteur des décisions, notamment de la part du conseil de la concurrence, l'affaire est en cours pour la sixième année.
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