Tunisie - XI ème plan : objectifs et stratégies.[Suite]

Le XI ème plan (2007-2011) prévoit de réaliser un taux de
croissance annuel de 6,1% contre 4,6% durant le X ème plan (2007-2006) et un
volume d'investissement global de 80,796 milliards de dinars contre 55 milliards
de dinars, au cours du quinquennat écoulé.

Au plan qualitatif, le XI ème plan se propose d'accroître
le revenu par tête d'habitant et de réduire d'un point le taux de chômage.

Il se propose également de moderniser les systèmes
d'éducation et de formation. Le premier chantier du XI ème plan consistera à
créer le maximum d'emplois. A l'horizon de 2011, le taux moyen de croissance de
la population active, estimé actuellement à 3,952 millions devrait atteindre,
4,389 millions, soit un taux ce progression de 2,4%.

La population occupée devrait passer, elle, de 3,012
millions à 3,436 millions. En conséquence, la Tunisie se doit de créer,
annuellement durant ce quinquennat, 87 mille emplois contre 80.000 actuellement.
De tels projets devraient agir sur le taux de chômage appelé à régresser de
14,2% à 13,1%. Cette contrainte de l'accroissement de la population active exige
une accélération du rythme de croissance du PIB.

La réalisation d'un tel objectif permettrait, entre autres,
de porter le revenu par tête d'habitant, d'ici 2011, à 5635 dinars contre 3994
dinars actuellement.

Pour atteindre ces objectifs les décideurs tablent sur la
performance de trois secteurs, l'investissement privé, les investissements
directs étrangers et la consommation des particuliers.

L'investissement privé est appelé à croître, au cours de
cette période, de 7,5% par an en moyenne. Il s'agit de porter la part de
l'investissement privé dans le PIB de 12,8% actuellement à 16% en 2011 et sa
contribution à l'enveloppe globale de l'investissement de 56,5%, actuellement, à
63,5%, d'ici la fin du plan.

Quant aux investissements directs étrangers (IDE), leur
montant devrait passer de 4,945% milliards de dinars durant le X ème plan à
7,775 milliards durant le XI ème plan. Vient ensuite, la consommation des
particuliers.

Celle ci passerait de 14135 millions de dinars à 18324
millions de dinars (+60% du PIB). Par secteur, les services contribueront à la
croissance au fort taux 67,2% du PIB contre 62% durant le X ème plan.

Ils seront suivis par les télécoms (+17,5%), l'industrie
manufacturière (9 à 14%), la part de l'agriculture par contre reculera de 8,9%
durant le X ème plan à 6,3% durant le XI ème plan. En revanche, les échanges
extérieurs du pays, devraient contribuer positivement à la hausse du PIB, au
travers d'une augmentation moyenne de 6,6% par an des exportations et de 5,6%
des importations entre 2007 et 2011.

S'agissant des autres indicateurs, la note d'orientation
prévoit, pour le XI ème plan, un déficit budgétaire (y compris les
privatisations) de 2,7% du PIB, soit 1604 millions de dinars, un déficit de la
balance des paiements au taux de 3% (- 1740 millions de dinars), une réduction
du taux d'endettement de 60% actuellement à 54,4% en 2011 et un taux d'inflation
de 2,5%.

Les besoins de financement du XI ème plan sont estimés à
80,796 milliards de dinars contre 55 milliards de dinars pour le quinquennat
écoulé.

Ce montant sera fourni à hauteur de 57,661 milliards de
dinars par le biais de l'épargne, 23,135 milliards sous forme de participation
de portefeuille et d'investissements directs étrangers (IDE), 6,2 milliards de
dinars de dons et prêts publics et 9,160 milliards de dinars sous forme de prêts
privés.