La mission du Fonds monétaire international (FMI) en
Tunisie, a affirmé qu'une gestion efficiente de l'économie a permis d'assurer
une croissance relativement forte,tout en préservant la stabilité
macroéconomique, plaçant la Tunisie parmi les pays les plus performants de la
région.
Cette performance, ajoute la mission dans un communiqué de
presse, rendu public le 28 mai 2007, a été reconnue par les instances
internationales comme le forum de Davos qui a classé récemment la Tunisie comme
le pays le plus compétitif de la région, et l'agence japonaise R&I, qui a relevé
la notation souveraine de la Tunisie de BBB+ à A- en 2007.
Dirigée par M. Abdelhak Senhaji, la mission du FMI, qui a
séjourné à Tunis depuis le 14 mai 2007, s'est focalisée sur la consolidation de
la position macroéconomique et les réformes nécessaires pour accélérer la
croissance dans le contexte d'une ouverture croissante de l'économie mondiales.
Elle a eu des discussions et des entretiens avec plusieurs
responsables tunisiens, des représentants du secteur bancaire et du monde des
affaires, ainsi que les partenaire sociaux sur un vaste nombre de sujets
notamment sur les politiques économiques et les perspectives économiques à court
et moyen terme.
La stratégie globale, précise la mission, consiste à
continuer d'avancer vers une économie du savoir à forte valeur ajoutée.
Cette stratégie s'appuie sur quatre grands axes :
consolider la position macroéconomique, poursuivre l'ouverture progressive de
l'économie tunisienne, encourager l'investissement privé, notamment dans les
secteurs à forte valeur ajoutée, et poursuivre les réformes, en accordant une
attention particulière aux systèmes d'éducation et de formation.
Durant les deux dernières années, l'économie tunisienne a
montré une grande capacité d'adaptation face à la montée des cours du pétrole et
des autres matières premières importées, affichant une croissance relativement
forte tout en maîtrisant les équilibres macroéconomiques, souligne la mission.
La croissance du PIB réel s'est ainsi accélérée en 2006,
passant de 4% en 2005 à 5,4% en 2006. L'inflation a connu un sursaut en 2006 du
fait de la montée des cours internationaux du pétrole, mais elle s'est
rapidement repliée suite au resserrement de la politique monétaire au second
semestre, pour descendre à 2,4% en moyenne sur les quatre premiers mois de 2007.
Le déficit du solde des transactions courantes demeure
soutenable bien qu'il ait augmenté de 1,1% en 2005 à 2,3% en 2006 du fait de la
montée des cours du pétrole, hors énergie, la balance des transactions courantes
est proche de l'équilibre. Néanmoins, la balance des paiements a enregistré un
excédent, notamment grâce aux recettes de privatisation.
L'utilisation d'une partie de ces recettes a permis de
réduire la dette extérieure totale (y compris la dette à court terme) de 65,4%
du PIB en 2005 à 59,1% en 2006. Le déficit budgétaire pour 2006 est estimé à
2,9% du PIB, niveau bien inférieur au taux de 3,6% projeté dans la loi de
finances. En ce qui concerne le secteur bancaire, les indicateurs prudentiels
montrent une amélioration sensible en 2006 par rapport à 2003, le radio des
créances classées baissant de 24% à 19,2%.
Les perspectives à court et moyen terme restent favorables,
se félicite la mission. La croissance du PIB réel devrait, dans ce contexte,
s'accélérer pour atteindre environ 6% en 2007 et l'inflation devrait avoisiner
3%.
Les soldes budgétaire et du compte courant de la balance
des paiements devraient peu changer.
En dépit de cette bonne performance, le taux de chômage
reste relativement élevé, particulièrement chez les jeunes diplômés
universitaires qui continuent à rejoindre la population active en nombre
croissant.
Pour ramener le taux de chômage sous 10%, la croissance
doit augmenter sensiblement, préconise la mission. Cette croissance doit aussi
être plus porteuse d'emplois pour les diplômés universitaires.
Le XIème plan quinquennal énonce la stratégie à moyen terme
pour accélérer la croissance afin de passer de 4,75% par an durant la dernière
décennie à environ 6,1% durant le prochain quinquennat.
Cette accélération de la croissance devrait, dans un
premier temps stabiliser, voire diminuer quelque peu le chômage, avant de le
réduire sensiblement durant le quinquennat suivant.
Il y a lieu de rappeler que la mission du FMI en Tunisie
s'inscrit dans le cadre des consultations régulières au titre de l'Article IV
des statuts du FMI, requérent une revue annuelle des politiques économiques de
tous les pays membres du FMI. Cette revue sera conclue par la préparation d'un
rapport qui sera discuté par le Conseil d'Administration du FMI en juillet 2007.
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