La croissance en zone euro dépasse celle des Etats Unis au 2éme trimestre.


Les dernières nouvelles venant d’Europe peuvent
conforter l’économie tunisienne qui reste fortement dépendante de la
conjoncture économique qui prévaudra sur la rive nord de la méditerranée. Cela
dit, les économistes restent prudents quant à la persistance de ces premiers
effets positifs sur le reste de l’année. Notre économie qui a besoin d’un
rythme plus accéléré en dépendra également, notamment au niveau des ses
exportations de B&S, l’Europe demeure le premier partenaire commercial de la
Tunisie ;


 


L' AFP 
rapporte
que la santé de l'économie
allemande a dopé au deuxième trimestre la croissance de la zone euro, qui a
même dépassé celle des Etats-Unis, mais les économistes craignent d'y voir
seulement un sursaut avant un nouveau ralentissement en fin d'année. Le
Produit intérieur brut (PIB) des 16 pays partageant la monnaie européenne a
augmenté de 1% au deuxième trimestre, un plus haut depuis quatre ans et mieux
que prévu par les économistes, selon une première estimation vendredi de
l'Office européen des statistiques Eurostat.


L'accélération est nette,
comparée aux deux trimestres précédents où la croissance avait calé (0,1% puis
0,2%) tandis qu'à peine sortie de la pire récession de son histoire, la zone
euro était ébranlée par la crise de la dette.


C'est mieux aussi que les
performances de l'économie américaine qui a nettement ralenti au deuxième
trimestre avec un PIB en hausse de seulement 0,6%, souligne Eurostat.


L'Allemagne, première économie
européenne, a encore joué son rôle de locomotive avec une croissance de 2,2%,
la plus élevée depuis la Réunification en 1990. Elle profite de la reprise
mondiale et ses exportations ont renoué en juin avec leur niveau d'avant la
crise.


L'impressionnant chiffre
allemand cache toutefois une reprise très inégale, comme en témoignent les
chiffres publiés dans les différents pays de la zone euro.


En France, le PIB progresse de
0,6%, trois fois mieux qu'au premier trimestre, en Italie la croissance est
stable à 0,4%.


L'accélération est sensible en
Belgique (+0,7% après 0% au 1er trimestre), aux Pays-Bas (0,9% après 0,5%), en
Autriche (0,9% après 0%) ou en Slovaquie (1,2% après 0,8%).


Mais la situation est moins rose
dans les pays dits "périphériques", considérés comme les maillons faibles de
la zone euro durant la crise de la dette.


La croissance reste molle en
Espagne (+0,2% après +0,1% au premier trimestre), s'effondre au Portugal
(+0,2% après +1,1%).


La Grèce est même passée dans le
rouge avec un PIB en recul de 1,5% au deuxième trimestre après +1% au premier,
à cause d'une chute des investissements et de la réduction significative des
dépenses publiques pour réduire les déficits.


Les économistes qui mettent en
garde depuis des mois contre les disparités à l'intérieur de la zone euro,
craignent toujours un essoufflement de la croissance vers la fin de l'année,
sur fond de plans d'austérité budgétaire et de réformes difficiles comme
celles des retraites.


"La reprise reste dépendante des
exportations des principales économies, qui ne devraient pas mettre longtemps
à ralentir", souligne Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics.


Le boom allemand notamment
pourrait être de courte durée.


"Le dynamisme des exportations
va nettement ralentir dans le courant du deuxième semestre", car il repose sur
des effets temporaires comme un restockage après les investissements reportés
de 2009 et dépend de la conjoncture mondiale, prévient Stefan Schneider à la
Deutsche Bank.


S'y ajoutent l'abandon
progressif des mesures adoptées pendant la crise pour soutenir l'économie et
la consolidation annoncée des finances publiques.


En particulier, "les économies
de la périphérie vont continuer de souffrir de l'austérité budgétaire et
rester, ou retourner, en récession", avertit Jennifer McKeown.


Au final, le défi tient en une
question, selon Chris Williamson, le chef économiste de la société Markit qui
publie chaque mois l'indice PMI considéré comme un bon indicateur avancé de la
conjoncture: "Il faudra voir si la vigueur du centre de la zone euro
(l'Allemagne NDLR) s'étend à la périphérie, ou si la périphérie entraîne le
centre dans sa chute".


 

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