La reprise de l'économie
tunisienne se confirme en 2004, a estimé mercredi à Tunis Domenico Fanizza,
chef de la dernière mission du Fonds monétaire international (FMI) venue élaborer
le rapport annuel sur l'état économique et financier de la Tunisie.
"La mission juge que l'économie tunisienne se porte
bien, grâce à la poursuite de politiques macroéconomiques prudentes", a
estimé le chef de la mission du FMI, estimant que "le ralentissement de la
croissance mondiale et les difficultés du secteur touristique n'ont pas perturbé
les équilibres".
M. Fanizza a fait état d'une "forte production
agricole, du retour à un niveau normal du secteur touristique et d'une
performance favorable des exportations hors énergie", estimant que
"l'amélioration des perspectives de l'économie mondiale -y compris en
Europe- est encourageante pour le maintien de la croissance à court
terme".
La croissance devrait ainsi dépasser 5,5%. Le déficit du
compte courant de la balance des paiements est projetée à 2,5% du PIB, ce qui
correspond à une amélioration de près d'un demi point de pourcentage du PIB
par rapport à 2003.
Ceci, conjugué à d'importantes recettes de privatisation,
permettra de réduire la dette extérieure d'un point et demi de pourcentage du
PIB (à 52%) tout en maintenant un niveau de réserves couvrant trois mois
d'importations de biens et services.
S'agissant de l'inflation, bien que son taux ait commencé
à augmenter en 2003, il semble provenir des ajustements de prix administrés et
de la hausse des prix de certains produits alimentaires non liés à des
pressions de demande, selon le rapport.
Le FMI relève que "la performance économique
tunisienne est l'une des meilleures au Moyen-Orient et en Afrique du Nord"
et que la Tunisie "a tous les atouts pour atteindre un palier de croissance
plus élevé, améliorer davantage les conditions de vie des ménages et réduire
le chômage".
Pour atteindre ces objectifs, le FMI préconise une
"ouverture croissante sur l'extérieur" de l'économie tunisienne.
Cette transformation est nécessaire au vu de l'expiration imminente de l'accord
multifibres, qui pourrait ralentir les exportations des produits textiles.
Le FMI note encore deux priorités en matière de
politiques économiques :
- la poursuite des réformes
structurelles avec un nouvel élan, pour améliorer la productivité et établir
un climat où le secteur privé pourrait identifier et exploiter de nouveaux créneaux,
- Le renforcement des
politiques macroéconomiques pour accompagner les réformes structurelles, avec
une flexibilisation accrue du taux de change, une plus grande consolidation budgétaire
pour réduire le poids de la dette et une stabilité des prix pour préserver la
compétitivité.
"L'économie tunisienne aura aussi besoin du concours
de l'épargne extérieure pour financer les investissements, aussi les autorités
tunisiennes comptent-elles ouvrir graduellement le compte capital", conclut
le rapport.