Le Conseil d'administration de la BCT a passé en revue le 27 mars 2013, au début de ses travaux, les évolutions récentes de la conjoncture économique mondiale qui a été marquée, notamment, par une amélioration de certains indicateurs de l’activité économique aux Etats-Unis et à un degré moindre dans la zone Euro dont certaines économies demeurent sous l’effet des retombées de la crise des dettes souveraines, ce qui laisse présager une poursuite de la récession économique dans cette zone durant l’année en cours, mais de moindre ampleur par rapport à l’année 2012.
Lors de l’analyse des récentes évolutions de la situation économique au plan national, le Conseil a noté la poursuite de l’évolution positive de l’activité surtout dans le secteur industriel et ce, pour le septième mois consécutif, avec une progression de l’indice de la production industrielle de 3,5% au mois de décembre dernier contre un repli de 7,1% un an plus tôt, en relation notamment avec la hausse importante de la production des industries chimiques et l’accroissement de celle de l’énergie, ce qui a permis de limiter l’effet de la baisse de la production du secteur minier. Il est à noter, dans ce contexte, que ce dernier a commencé à reprendre son rythme normal d’activité.
En revanche, le Conseil a signalé la poursuite de la baisse de l’activité dans le secteur des services, en particulier le tourisme dont les principaux indicateurs ont accusé un repli durant les deux premiers mois de l’année en cours.
Par ailleurs et lors de l’examen de l’évolution du secteur extérieur, le Conseil a enregistré une amélioration du solde de la balance courante au cours des deux premiers mois de l’année, avec un déficit représentant 1,2% du PIB contre 1,4% au cours de la même période de 2012 et ce, en rapport avec le repli du déficit commercial suite à l’accroissement des exportations de 7,3% contre 3,6% pour les importations permettant ainsi d’améliorer le taux de couverture de 2,6 points de pourcentage. Néanmoins, les avoirs nets en devises se sont situés à 11.230 MDT ou l’équivalent de 106 jours d’importation à la date du 26 mars 2013 contre 119 jours au terme de l’année précédente, suite notamment aux paiements au titre du service de la dette extérieure. Toutefois, ce niveau de réserves demeure relativement aisé en comparaison à la référence acceptable estimée à 3 mois d’importation.
Concernant l’évolution des prix, le taux d’inflation a atteint 5,8%, en glissement annuel, à fin février 2013 contre 6% le mois précédent en relation avec les soldes d’hiver. Toutefois, le taux d’inflation de base (hormis les produits frais et encadrés), a enregistré une hausse pour s’établir à 6,2% au terme du mois de février, étant signalé qu’au vu de plusieurs indicateurs, la poursuite des tensions inflationnistes reste probable pour les prochains mois.
S’agissant des récentes évolutions sur le plan monétaire, la liquidité bancaire a enregistré une certaine détente au cours des 26 premiers jours du mois de mars après les pressions qu’elle a connues durant le mois de février se traduisant, ainsi, par une baisse de l’intervention de la Banque centrale sur le marché monétaire pour revenir à 2.774 MDT le 26 mars contre 4.045 MDT en février. Le taux d’intérêt moyen sur ce marché s’est établi à 4,27% depuis le début du mois en cours contre 4,20% en février dernier.
Pour ce qui est de l’activité du secteur bancaire, le Conseil a enregistré la progression de l’encours des dépôts au cours du mois de février 2013, après avoir accusé une baisse le mois précédent. Cette amélioration a concerné surtout les certificats de dépôts et, à un degré moindre, les comptes à terme. Les crédits accordés à l’économie ont également connu une accélération durant le même mois en augmentant de 0,9% contre 0,2% en janvier dernier suite, notamment, à l’accroissement des crédits à court terme contre une stagnation des crédits à moyen et long termes.
A la lumière de ces évolutions, le Conseil a mis l’accent sur la nécessité de soutenir davantage les secteurs exportateurs dans un contexte marqué par le repli de la demande extérieure des principaux marchés traditionnels et a appelé à intensifier les efforts à tous les niveaux pour contenir les pressions inflationnistes qui revêtent désormais un caractère global et structurel, menaçant la compétitivité de l’économie et le retour progressif de son rythme normal, tout en soulignant, à ce titre, les décisions prises récemment par le gouvernement en vue de maîtriser les prix et dont la mise en œuvre est requise dans les plus brefs délais. Aussi, le Conseil a-t-il décidé de relever le taux d’intérêt directeur de la Banque centrale de 25 points de base pour le porter à 4%.
En outre, le Conseil a été informé, au terme de ses travaux, des décisions prises par la Banque Centrale pour promouvoir l’épargne et dynamiser davantage l’activité du marché monétaire, à savoir :
- le déplafonnement du taux de rémunération des dépôts à terme;
- le relèvement du taux minimum de rémunération de l’épargne;
- la revue des mesures prises en octobre 2012 portant sur la rationalisation des crédits à la consommation afin d’y introduire plus de souplesse à travers la réduction du taux de la réserve obligatoire y afférent.
(Communiqué BCT)
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