Communiqué en date du 30 août 2006 :
"Fitch Ratings a confirmé aujourd'hui les notations
octroyées à la Tunisie en monnaie d’émission étrangère à ' BBB pour le long
terme, F2 pour le court terme et ' A-‘ en monnaie locale à long terme avec
perspective stable. En même temps, l'agence a confirmé la note suprême de la
Tunisie à ' BBB+ ', après sa mise à jour de ' BBB ' le 17 août dernier.
Le rating en monnaie étrangère de la Tunisie reflète la
stabilité du régime politique et la résistance du pays aux chocs économiques
externes malgré un niveau relativement élevé de la dette publique extérieure et
le besoin de plus de consolidation du système financier. La note prend en compte
également l’amélioration de la performance externe et la libéralisation
progressive de l'économie Tunisienne.
La Tunisie bénéficie de l’un des régimes politiques les
plus stables dans le continent africain. Le Président Zine EL Abedine Ben Ali a
été réélu en octobre 2004 pour un quatrième mandat consécutif. Les politiques
économiques du gouvernement bénéficient d’un soutien large du moment qu’elles
s’intéressent prioritairement aux politiques sociales et, particulièrement à la
création d'emplois. L’implication de l'Etat dans l'économie tunisienne est
reflétée dans la masse globale élevée des salariés du secteur public et la
participation de l'Etat dans le capital de certaines entreprises et banques. Les
réformes qui visent à libéraliser l'économie et favoriser le commerce
international continuent, mais le gouvernement a opté pour une approche
progressive afin de préserver le climat social et éviter les pertes de postes
d’emplois qui pourraient résulter de mesures plus radicales.
Cependant, Fitch note que la réforme du secteur bancaire,
qui souffre d'un niveau élevé des créances douteuses, s’est accélérée en 2005 et
2006 pour préparer le pays à l'ouverture du compte de capital et au flottement
du dinar tunisien programmés pour la fin de la décennie. L'ouverture de
l'économie au commerce international et aux mouvements de capitaux était un
facteur important dans la décision de Fitch de hisser, en août, le niveau de
notation de la Tunisie ' à ‘BBB+ '. Le plafond de la note indique la plus haute
notation qu’un émetteur pourrait avoir en Tunisie.
Fitch considère que la résistance de l'économie du Tunisien
aux chocs externes a été démontrée avec succès en 2005 et 2006. D’après
l'agence, l'élimination de l'accord multifibre, qui a intensifié la concurrence
des producteurs asiatiques sur les plus grands marchés Export de la Tunisie, et
la forte hausse des prix du pétrole, ont eu un impact relativement modeste sur
l'économie, qui a évolué de 4,2% en 2005. Le secteur extérieur a, également,
mieux performé que prévu soutenu par la forte croissance des exportations et les
recettes touristiques, qui ont permis une baisse notable dans le déficit courant
de la balance des paiements. Ceci est dû à une diversification progressive de
l'économie vers les secteurs et les services qui emploient un capital humain
qualifié, ce qui permet au pays de réduire sa dépendance par rapport au tourisme
de masse et au secteur des textiles. Il est également dû à une politique de
change agressive qui vise à maintenir la compétitivité des exportations
tunisiennes. La performance fiscale a, d'autre part, été affectée par les
subventions gouvernementales, malgré les efforts d'ajuster le prix des produits
pétroliers – régulés par l’Etat – en fonction des cours du brut.
Une réduction progressive de la dette publique est en
cours. Cependant, à 56% du PIB (estimation de Fitch pour fin 2006), la dette
publique de la Tunisie demeure élevée comparée à d'autres pays notés ‘BBB’. En
outre, en dépit des améliorations récentes, la dette extérieure et les
indicateurs de liquidité internationale ne se comparent pas favorablement avec
les pays notés ' BBB '. Néanmoins, l'agence note que la performance de la
Tunisie à l'export, combinée avec un niveau particulièrement élevé de
l’investissement direct étranger résultant de la privatisation de Tunisie
Telecom (cession partielle à une société de Dubaï pour un montant qui représente
7,5% du PIB), générera d’importants apports en devise étrangère en 2006. Elle
permettra une réduction de la dette extérieure tandis que les réserves en
devises s’élèveront à l’équivalent de quatre mois de paiements extérieurs
courants."
Source : Fitch Ratings
(30/08/2006)
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