Le représentant de la Banque Mondiale en Tunisie, Alexandre Arrobio est intervenu ce mardi 14 novembre 2023, sur les ondes de radio Express FM, pour s’exprimer sur la question du changement climatique et celle de la sécurité alimentaire expliquant que les deux sont liées. En effet, il a indiqué qu’en 2023, la Tunisie a connu une sécheresse dure avec des pluies rares et un déficit qui se compte en milliard de mètres cubes d’eau. Les barrages sont à 20% seulement de capacité et les experts disent qu’ils deviennent en quelque sorte hors service. “Ces effets climatiques ont eu pour conséquence une situation dramatique pour la production agricole et notamment celle des céréales. Cette année nous avons eu une production inférieure à 3 millions de quintaux environ alors que durant les années précédentes, il était question de 7 à 8 millions de quintaux” a-t-il précisé.
Face à cette situation le gouvernement travaille à assurer un approvisionnement en produits agricoles et céréaliers qui soient soutenables. En effet, Alexandre Arrobio a expliqué qu’un certain nombre de mesures ont été prises notamment en ce qui concerne l’orge. Il s’agit de quelques ajustements des prix au profit des producteurs nationaux. “Cela a pour impact positif d’encourager ces derniers mais également d’éviter d’importer ces produits de l’étranger”, a ajouté le directeur de la BM. Et de poursuivre que l’Institution s’est réunie afin d’étudier la possibilité d’aider le gouvernement tunisien avec le concours d’autres partenaires. L’année dernière, la BEI, la BAD, la BERD ainsi que l’Union européenne ont contribué au financement d’un programme avec une enveloppe de 400 millions de dollars.
Dans un autre propos, Alexandra Arrobio a expliqué qu’en ce qui concerne le changement climatique et la transition énergétique, il est important de savoir que le coût de l’inaction est très élevé. “Dans un pays comme la Tunisie, les estimations seraient de l’ordre de 4% du PIB d’ici 2023, dans le cas où rien ne sera fait en la matière. De plus, il y a des problèmes importants notamment d’érosion, d’ailleurs, il y a une estimation qui dit que d’ici 2050, 24% des zones côtières seront affectées par l’érosion marine. Ce sont donc tous des problèmes sérieux auxquels la Tunisie fait face” a expliqué le directeur de la BM. Pour revenir à la question de la sécurité alimentaire, ce dernier a indiqué que des mesures sont incluses dans une stratégie du secteur de l’agriculture.
Par ailleurs, l’invité d’Expresso a indiqué qu'un rapport, élaboré en coordination avec le gouvernement, sera bientôt publié. Il étudie, à partir des programmes existants, les différentes hypothèses à envisager sur des thématiques diverses notamment en matière de gestion des ressources d’eau et les énergies renouvelables. Il est question par exemple d’un programme de réutilisation des eaux usées à travers un système de concessions géré par l’ONAS. En matière des énergies renouvelables, il est question du projet des 1700 mégawatt que le gouvernement souhaite développer également à travers des concessions.
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