Bassem Ennaifer : le taux de pression budgétaire pourra atteindre 24,9% à fin 2023, soit un pourcentage très élevé

L'analyste financier, Bassem Ennaifer a évoqué, dans le cadre du programme Ecomag, la loi de finances complémentaire au titre de l’année 2023, indiquant que le taux de croissance estimé à 0,9% était prévisible compte tenu des problèmes liés au secteur agricole. Il a, à cet effet, expliqué qu’il était logique de réviser le prix moyen du baril de pétrole Brent en le baissant de 89 dollars à 83 dollars.

Dans le même registre, l’invité d’Ecomag a souligné que les dépenses de l'Etat ont augmenté de manière significative, soit une hausse de 2,150 millions de dinars par rapport à la loi de finances programmée. Ces dépenses proviennent principalement de la subvention estimée à hauteur de 1,361 millions de dinars, de l'aide alimentaire à 1,282 millions de dinars et de 535 millions de dinars liés aux services de la dette intérieure. Et de poursuivre que 20,3% de la valeur ajoutée produite par le pays est destinée à la compensation et au recouvrement des services de la dette, ce qui conduit l'État à collecter des ressources fiscales, puisque le taux de pression budgétaire atteindra 24,9% à fin 2023, soit un pourcentage très élevé.

A ce titre, Bassem Ennaifer a expliqué que la problématique qui se pose en Tunisie est que le déficit provient principalement des dépenses liées à la subvention, au moment où le rôle social de l'État est devenu primordial. Il a souligné la nécessité de trouver une solution à l'importante subvention allouée au carburant, qui dépasse les 7 milliards de dinars. Ce poste de dépense a provoqué un blocage partiel de l'économie nationale à cause des emprunts contractés sur le marché intérieur, a-t-il précisé.

Par ailleurs, l’expert financier a souligné qu'en plus de la subvention liée au carburant, il existe une autre attribuée au gaz naturel. En effet, le prix d'une bouteille de gaz sur le marché est relativement faible, mais en réalité son prix dépasse les 40 dinars, ce qui représente un coût important pour l'Etat. Bassem Ennaifer a confirmé que le déficit est dû à des dépenses élevées par rapport aux recettes, ce qui conduit à recourir forcément à l'emprunt.
 

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