Ridha Chkandali : Fitch Ratings s'attend à ce que l'approbation du FMI pour la première tranche du prêt soit retardée

Le professeur d'économie Ridha Chkandali a déclaré, ce lundi 6 mars 2023 au micro de radio Express FM, que le taux d'inflation, ayant augmenté au cours du dernier mois de février pour atteindre 10,04 %, est le double du taux d'inflation enregistré en juillet 2021, où il s’est établit à 5 % et a été aux alentours des 4,8% en mars 2021. Il a ajouté que le taux d'inflation était de 3 % en 2016, ce qui signifie qu'il a plus que triplé pour cette année. Et de poursuivre que 2016 est l'année de l'établissement de l'indépendance de la Banque centrale et de l'adoption d'une politique monétaire prudente pour cibler l'inflation, ce qui a conduit à une augmentation multiple du taux d'intérêt, car la BCT pensait qu'elle lutterait contre l'inflation. Cependant, il en résulte que la politique monétaire que la Banque centrale poursuit est une politique stérile par excellence.

Dans le même propos, Ridha Chkandali a souligné que le taux d'inflation alimentaire lié à la viande blanche et rouge, aux légumes, aux huiles, etc., atteint désormais 21,5%. Il s’agit d’ailleurs que taux qui concerne principalement le citoyen tunisien. Il a indiqué que la facture de gaz et d'électricité a été multipliée par trois en raison de l'augmentation des prix au niveau international, estimant à ce titre que la poursuite de la situation telle qu'elle actuellement induira à un risque d’une flambée des prix davantage dans les mois à venir après la mise en place des dispositions de la loi de finances 2023, notamment celle liée à la suppression totale des subventions aux carburants.

Le professeur d’économie s’est interrogé de savoir quelle est  la raison qui empêche de réduire les prix du carburant après que le prix du baril de pétrole a baissé pour s’établir à 85 dollars le baril, étant donné que l'hypothèse de la loi de finances se base sur un prix de 89 dollars. Et d’expliquer que l'agence de notation Fitch Ratings s'attend à ce que l'approbation du Fonds monétaire international pour la première tranche du prêt soit retardée, ce qui obligera l'État à recourir à l'emprunt interne. Cela signifie que l'injection de liquidités dans l'économie sans la croissance de la richesse fera grimper les prix.

Ridha Chkandali a souligné par ailleurs, que la forte demande de biens de consommation pendant le mois de Ramadan pourrait contribuer à une augmentation de l'inflation dans les mois à venir, ajoutant que l'incapacité du gouvernement à mettre en œuvre les réformes économiques dispensées dans la loi de finances pourrait retarder davantage le prêt du FMI.
 

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