Le directeur général de l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives Lotfi Fradi a déclaré au micro de radio Express FM, que la situation économique en Tunisie est difficile, et cela s'incarne par le faible taux de croissance, un taux de chômage élevé, une forte baisse de l'investissement privé et un endettement élevé. Il s’agit des principaux problèmes abordés par une étude sur l'évolution économique réalisée en Tunisie en partenariat avec l'Organisation de coopération et de développement économiques. Il a indiqué que la Tunisie souffre d'une crise structurelle du chômage qui a atteint les limites de 18% du nombre total de la population active, ajoutant que plus de 40% des titulaires d'un diplôme universitaire souffrent du chômage.
Dans le même propos, Lotfi Fradi a souligné que le chômage concernait plus les régions de l'intérieur que les régions côtières, et concernait plus les femmes que les hommes. Il a relevé les obstacles majeurs à l’encontre de la réalisation des projets d'investissement et à la création des entreprises, estimant que le système législatif en Tunisie est entravé par les autorisations, notamment pour les investisseurs du marché intérieur. Et d’évoquer la non concordance entre les diplômes délivrés et les compétences disponibles chez les jeunes avec les besoins du marché du travail, ce qui fait que les besoins d'un grand nombre d'entreprises ne sont pas satisfaits en termes de main-d'œuvre.
De plus, Lotfi Fradi a souligné la nécessité d'introduire également des réformes majeures dans le système actuel d'éducation et de formation. Il a souligné qu'environ 45% des travailleurs en Tunisie opèrent dans des secteurs non syndiqués, soit environ un million de personnes qui ne bénéficient pas de couverture sociale et n'ont pas non plus accès au financement et ne déclarent pas leurs revenus. Lotfi Fradi a ajouté que l'intégration des travailleurs du secteur informel dans le secteur formel serait dans leur intérêt et leur permettrait d'améliorer leurs revenus, appelant dans ce contexte au développement d'un système fiscal souple.