La société Artes S.A a organisé ce mercredi 28 février, une communication financière au siège de la Bourse de Tunis. Le Directeur Général de la société, Adel Ayed a présenté à l'occasion les réalisations 2017 du pôle automobile du groupe Mzabi, et les perspectives pour l'année en cours.
Pour rappel, ARTES a réalisé durant l’exercice 2017 une augmentation du chiffre d’affaires de 34,914 Millions de dinars par rapport à celui réalisé durant l’exercice 2016, soit un taux de croissance de 19,33%, avec un effet volume de 9% malgré les craintes sur les baisses de quotas, et un effet prix représentant 10%, en réponse au glissement du dinar. Avec 8 499 immatriculations de véhicules neufs durant l’année 2017, soit une part de marché de 13,35% selon les indicateurs d'activité 4T17 publiés par la société, basés sur les statistiques de l’ATTT. Le groupe se classe ainsi deuxième sur le marché tunisien derrière Isuzu, qui affiche 13,86%, bénéficiant surtout d'une force de frappe importante sur les utilitaires, en grande partie grâce au montage local. Sur le marché des véhicules particuliers, Artes passe en tête du classement avec une part de marché de 15,87%, devant Ennakl. Notons à ce titre que la Clio 4 a été la voiture la plus vendue en Tunisie, avec 2766 unités.
En 2017, la marge commerciale de la société a gagné 16,5% vs 2016, ce qui représente 5,627 MD. La masse salariale a augmenté de 9,88%, en raison des augmentations négociées avec les partenaires sociaux. Les autres charges d'exploitation ont sensiblement reculé à 3,8 MD contre 4,6 MD en 2016, soit une économie de 15%, grâce à des efforts de rationalisation sur plusieurs postes comme les loyers, parkings, etc.
Rappelons, par ailleurs, qu'au cours du mois d'août 2017, la société a finalisé l'acquisition de 100% du capital social de la société « WALLYS SERVICES –SARL- », Concessionnaire automobile officiel de la marque « LADA » en Tunisie. La commercialisation de la marque est prévue pour l'année en cours. Une centaine d'unités ont été dédouanées en ce début d’années et le management surveillera l'accueil sur le marché. Ayed a fait part de son enthousiasme notamment pour les 4x4 LADA, qui représentent une niche où aucun concurrent n'est présent actuellement. Notons qu’AVTOVAZ est le partenaire de l'Alliance RENAULT - NISSAN AVTOVAZ, et dispose de la plus grande usine automobiles de l'Europe de l'Est et est le leader de l'industrie automobile en Russie, avec plus de 25 Millions véhicules vendus depuis 1970.
S'agissant justement de l'alliance Renault-Nissan, Ben Ayed a longuement vanté la puissance du désormais premier constructeur mondial. Artes, qui commercialise 20 modèles, couvrant 88% du marché, compte bénéficier des perspectives de développement pour renforcer sa position sur le marché tunisien, en l'occurrence l'arrivée de nouvelles marques voire les véhicules électriques. Sur ce dernier segment d'ailleurs, l'alliance Renault-Nissan est très forte et occupe la première place mondiale avec 650 mille véhicules 100% électriques vendus, avec les deux modèles phares, la Zoe et LEAF. Même si la question n'est pas d'actualité à court terme, la société négocie avec les ministères du commerce et de l'industrie pour pousser vers des incitations fiscale à l'instar de ce qui s'est fait au Maroc, et pour le développement de l'infrastructure, notamment les bornes de recharge, etc.
Interrogé sur d'éventuels projets d’investissement , notamment en présence d'une trésorerie très excédentaire, Ayed a assuré que les fonds resteront placés s'agissant principalement de l'argent des fournisseurs, et que les conditions de paiement peuvent à tout moment faire l'objet de nouvelles dispositions émanant de la Banque Centrale. Rappelons que la trésorerie nette de la société s’est élevée à 91,384 Millions au 31 décembre 2017 contre 102,084 Millions de dinars à fin 2016. La société reste ouverte toutefois à toute opportunité d'investissement, notamment en ce qui concerne les projets industriels de montage mais qui restent fortement liés aux perspectives à l'export, le marché tunisien étant trop étroit, a expliqué le DG.
Sur la question des droits de consommation, Adel Ayed estime que l'effet sera plutôt positif même s'il déplore cette mesure. Toujours est il que cette taxe ne freinera pas la consommation selon le management et la société la répercutera sur ses prix de vente et fera par conséquent plus de chiffre d’affaires et plus de marge estime-t-il. Un des analystes présents a néanmoins rappelé les limites du pouvoir d'achat des tunisiens, chose qui ne semble pas inquiéter le management, du moins pour le moment. Quant à la hausse de l’IS à 35%, Ayed s'est contenté évoquer les possibilités d’optimisation fiscale que la société ne manquera pas d’exploiter.