L’ancienne secrétaire d’Etat chargée de la fiscalité et des prélèvements, Habiba Louati a fait un tour de table à propos d’un certain nombre de mesures annoncées dans le projet de Loi de finances 2018. D’abord, elle a évoqué la réforme fiscale en expliquant que son objectif premier est la réduction de la pression fiscale sur les contribuables tout en élargissant la base. Toutefois, cet objectif n’a pas été atteint et ce, en raison du déséquilibre budgétaire provoqué par une hausse colossale des dépenses de l’Etat tandis que les ressources ont augmenté légèrement. A cet effet et en vue de combler ce déficit, le gouvernement suggère la hausse de la TVA d’un point, de la valeur du timbre fiscal pour la téléphonie et l’internet, des tarifs de l’engagement d’une procédure judiciaire (imposition d’un timbre fiscal), et notamment du barème d’imposition fiscale d’un point (au profit des caisses sociales).
Habiba Louati a également fait part de son appréciation de la loi fiscale expliquant que présentée telle qu’elle est, elle ne satisfait pas les attentes des contribuables. Selon Mme Louati, le gouvernement a du prendre ces mesures en cédant aux pressions budgétaires. En effet, ces mesures ne permettent pas d’atteindre l’équilibre budgétaire en raison des difficultés d’ordre économique que connait le pays. De ce fait, il y aura l’augmentation du taux d’imposition sur les bénéficies distribués au lieu de baisser l’impôt sur les sociétés. Habiba Louati a estimé, en outre, que cette fiscalité changeante n’est pas bien placée pour attirer les investisseurs, elle produit même l’effet contraire. Selon Habiba Louati, augmenter les impôts ne représente pas une bonne stratégie, expliquant cela par le fait que la hausse des impôts conduit à celle des prix et par ricochet à l’inflation.