Le siège de Poulina Holding a accueilli aujourd'hui, 9 juin 2017, les analystes et médias dans le cadre d'une communication financière, précédant l'assemblée générale Ordinaire, et coïncidant avec le 50 ème anniversaire du premier employeur privé de Tunisie, avec 12 mille collaborateurs. Cette rencontre, animée par Abdelwahab Ben Ayed, président du conseil d'administration, était consacrée à la présentation des chiffres clés de l'année écoulée, ainsi que le Business Plan et les investissements programmés à l'horizon 2020.
A fin 2016, le chiffre d'affaires du groupe a atteint 1705 MD, en hausse de 6,1% vs 2015, la marge brute a augmenté de 12% sur la même période, l'EBITDA a évolué de 17,8%, et l'EBIT de 18,11%. Le résultat net consolidé hors contribution conjoncturelle s'est amélioré de 27,1% à 101,7 MD. Le groupe a finalement généré un bénéfice de 90,7 MD, enregistrant une hausse de 13,4% vs 2015, malgré la contribution conjoncturelle dont le taux a avoisiné les 12% au lieu des 7,5% prévus par la loi, et d'une provision de 8,5 MD sur la filiale Poulina Bâtiments, opérant sur la Libye. Entre 2015 et 2016, la dette nette du groupe a progressé de 6,7 % et totalise 1123 MD dominé à 76% par les dettes à long terme, le niveau du gearing est passé de 167 à 166,7%. Ben Ayed alerté sur ce niveau excessif de la dette a voulu répondre que ce niveau d'endettement devrait être considéré comme un levier multiplicateur pour le groupe, rappelant que Poulina n'a jamais eu d'incidents bancaires en 50 ans d'existence.
Pour Abdelwahab Ben Ayed, 2016 a été une année d'équilibre où tous les grands métiers du groupe commencent à se rétablir des effets de la révolution, le dirigeant a rappelé qu'en 2011, le groupe avait subi un décrochage de 71 MD par rapport à ses prévisions, un retard que le groupe œuvre à estomper petit à petit, la plupart des ratios sont d'ailleurs revenus au niveau de 2010, a-t-il expliqué, ajoutant qu'un retour à la normale en Libye se traduira par un gain de 2 à 3 points en EBITDA.
S'agissant des perspectives d'avenir, le groupe prévoit de boucler en 2020 son plan d'investissement entamé en 2012 et qui aura mobilisé au total 1647 MD. Le groupe a investi pour 154 MD en 2016 et prévoit d'engager une enveloppe de 192 MD en 2017, puis 195 MD en 2018, pour atteindre 218 MD en 2019 et 175 MD en 2020. Pour la période 2017-2020, Poulina GH consacrera en moyenne 44% de ses investissements à l'intégration avicole, dont la part baissera au profit des matériaux de construction, appelés à devenir le nouveau cheval de bataille du groupe, et qui consommera 38% des investissements sur les trois prochaines années, et mobilisera en tout plus d'un milliard de dinars sur 10 ans, Abdelwahab Ben Ayed entend faire de son groupe un leader national dans le secteur avec une grande place accordée à l'export. Le groupe continue, par ailleurs, à investir dans l'énergie, produisant actuellement 25 MGW et visant le doublement de sa capacité à terme, le dirigeant a, à ce propos, déploré l'immobilisme des autorités pour encourager ces initiatives, avec des lois anciennes et handicapantes. La stratégie de domination par les coûts reste donc le leitmotiv de PGH qui compte refaire la même expérience réussie dans l’avicole avec les matériaux de construction. Un revirement stratégique imposé après l’échec partiel de la stratégie de diversification internationale dans le sillage des turbulences géopolitique et une mauvaise connaissance de certains marchés asiatique et africain. Cependant, le risque de rupture de ce modèle stratégique par le durcissement des lois antitrust et les aligner avec celles en Europe ou aux Etats Unis, pourrait menacer les positions dominantes acquises déjà ou celle à acquérir à l’avenir par le groupe.
Interrogé justement sur l'internationalisation du groupe, Ben Ayed a rappelé les investissements massifs engagés en Libye, avant que le pays ne soit déstabilisé par la guerre, le groupe espère être dédommagé, mais semble garder espoir quant à un retour à la normale dans le pays. Ben Ayed a, par ailleurs, évoqué l'activité en Chine, notamment dans l'huile d'olive, entravée par des dispositions administratives. Les installations du groupe dans le pays devraient être cédées, a indiqué le management. En Algérie, Poulina GH n'a plus vraiment de prétentions à en juger par les propos du PDG, même si théoriquement, le pays voisin est une destination très séduisante. Dans la pratique, la donne est tout autre, le groupe a été confronté à toute sorte de difficultés et a totalisé 6 années de procès. L'usine de céramiques commence à évoluer petit à petit, l'aciérie a un peu plus de mal à se remettre sur les rails après plusieurs années de fermeture. En Afrique Subsaharienne, le groupe a certes mis les pieds au Sénégal avec une première unité spécialisée dans la margarine, qui a coûté 25 M€ et démarré il y a un mois, toujours est-il que le manque de soutien des autorités et des banques tunisiennes pour accompagner les investisseurs, à l'image de ce que fait le Maroc, constitue un handicap important, le groupe continue néanmoins à chercher des opportunités sur le continent.
Pour les trois prochaines années, Ben Ayed prévoit une évolution moyenne de 5,4% des revenus consolidés soit 1783 MD pévus en 2017, puis 1917 MD en 2018 et 1997 MD en 2019. Poulina GH table sur une croissance moyenne de 7,4% pour la marge brute. L'EBITDA devrait suivre un TCAM de 8,9% d'ici 2019, soit 284 MD cette année, 327 MD en 2018 et 343 MD en 2019.
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