Alumni IHEC Carthage a organisé ce jeudi 27 avril 2017 une matinale consacrée aux enjeux du projet d’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) entre la Tunisie et l’Union Européenne (UE). A cette occasion, l’un des membres de l’équipe des négociateurs tunisiens, Nabil Arfaoui, chargé de la coopération avec l’UE au sein du ministère de l’industrie et du commerce, a rappelé le contexte du projet d’Accord, qui devrait remplacer l’accord de 1995, encore en vigueur et qui régit les relations entre les deux parties.
Il a rappelé le démarrage des négociations en octobre 2015 et la tenue de deux rounds de négociation en avril 2016 à Tunis et en février 2017 à Bruxelles. Il a ajouté que le projet de l’Accord comporte 11 chapitres relatifs à des sujets divers allant de la concurrence au développement durable, en passant par les marchés publics, la douane, la propriété intellectuelle, la concurrence, etc.
Pour sa part, Michaella Dodini, chef de la section commerce à la Délégation de l’Union Européenne à Tunis a affirmé que l’ALECA « est un projet à moyen et long terme », qui nécessite un travail de longue haleine des deux parties européenne et tunisienne. Pour Dodini, l’Accord actuel, vieux de 22 ans, nécessite plus qu’une mise à jour car « le monde a changé » et car il ne couvre pas convenablement des domaines importants comme ceux relatifs aux services, à l’agriculture ou aux investissements. Elle a affirmé que l’ALECA sera « un accélérateur des réformes » pour la Tunisie et que la négociation sera « asymétrique » en faveur du pays, compte tenu de sa situation économique actuelle et du poids prépondérant de l’Union Européenne. Dodini, en fin de mission à Tunis après cinq années passées à la Délégation de l’UE à Tunis, a aussi souligné que l’Union était en « attente d’une contre-proposition » de la part des autorités tunisiennes. Elle a aussi affirmé que l’UE « est disposée à faire des concessions sur certains volets, comme celui de l’agriculture » si les deux parties arrivent à un accord quasi-global sur les autres volets.
D’un autre côté, le secrétaire-général de l’Union Tunisienne des Professions Libérales (UTPL), Amine Turki, a transmis les inquiétudes des professionnels du secteur tertiaire vis-à-vis de l’ALECA.
Les participants à la Matinale ont également mis en évidence l’importance des questions des visas, de l’équivalence des diplômes et du transfert technologique entre l’Europe et la Tunisie. Sur ce point, précisément, Michaella Dodini a rappelé que la Tunisie fait partie du projet européen « H 2020 » consacré à la recherche.
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