L'assemblée générale ordinaire de la SOTETEL s'est tenue hier, 20 juillet 2016, au siège de l'IACE, en présence de près de 36% du capital présent ou représenté et sous la présidence de Nizar Bouguila, président du conseil d'administration.
Pour rappel, la SOTETEL a enregistré une perte de 5,253 MD au terme de l'exercice 2015, soit un déficit cumulé avoisinant les 50% du capital social, une situation qui met la société devant le risque de mise en application des dispositions de l'article 6 de la loi 95-34 relative au redressement des entreprises en difficulté économique, comme souligné par le commissaire aux comptes. Fin 2015, la société a entamé la mise en œuvre de son plan de relance qui a tant bien que mal permis d'atténuer le déficit avec une amélioration du résultat d'exploitation au T4, selon Bouguila. Certains actionnaires sont intervenus pour dénoncer à plusieurs reprises la gestion quasiment "à la publique" de la SOTETEL.
Parmi les points soulevés par le CAC, le niveau des créances à fin 2015, présentant un solde brut de 33,1 MD provisionnés à hauteur de 5 MD, soit un solde net de 28 MD. La part de Tunisie Telecom représente à fin 2015 près de 66% du total brut, soit 21,8 MD dont 6,1 MD de retenues de garanties mon encore apurées, la SOTETEL a procédé à des travaux de rapprochement via un cabinet spécialisé qui a relis son rapport le 8 avril 2016, confirmant les soldes inscrits à l'actif du bilan et affirmant que les provisions constituées couvrent suffisamment le risque de non recouvrement. Sur ce point, la société travaillera pour améliorer le processus de réception pour accélérer les règlements à expliqué Habib Hammami, DG de la SOTETEL, qui engagera également des actions au jumeau commercial pour mieux négocier certaines conditions dont les retenues de garanties. Des actionnaires n'ont pas manqué de soulever à nouveau la question des créances de TT qui persiste depuis une quinzaine d'années.
L'activité de la SOTETEL en 2015 a été marquée par une hausse de 7% du chiffre d'affaires, avec une hausse de 11% au niveau de l'activité Services convergents, à 11,3 MD, une croissance de 37% pour l'activité Backbone et FTTH à 17,8 MD, un léger accroissement de 3% pour l'activité Wireless à 7,8 MD, les activités CORE et Réseaux d'accès cuivre affichent des baisses respectives de 3 et 22%, respectivement à 1,2 et 1,9 MD. L'activité à l'export a par ailleurs été affectée par l'arrêt des activités en Libye pour des raisons sécuritaires, se limitant à quelques initiatives d'expertise et de location de RH spécialisée, on est donc loin des chiffres annonces précédemment par le management, rappelle un actionnaire présent.
Au niveau des charges d'exploitation, le total au 31 décembre 2014 s'est élevé à 44,1 MD, en hausse de 7% dont une hausse de 9% pour les achats consommés et de 4% au niveau des charges du personnel. Notons à ce sujet que la masse salariale à atteindre près de 13 MD et que le plan de restructuration des ressources humaines est entré en vigueur le 1 et avril 2016, prévoyant le départ volontaire de près de 25% de l'effectif. Le plan coûtera au total 5 MD qui seront amortis sur 2016, 2017 et 2018 et permettra à termes d'économiser 20% de la masse salariale, le gain net pour 2016 est estimé à 900 mille dinars, passant ensuite à 1,2 MD en 2017 et 2018.
S'agissant des perspectives pour l'année en cours, Habib Hammami a annoncé que le premier semestre sera "à peu près équilibré", au niveau du chiffre d'affaires, le management évoque un objectif de hausse dépassant les 15% pour l'année pleine. Nizar Bouguila a rappelé qu'un projet de création d'une filiale en Algérie est toujours d'actualité, un projet qui a certes pris beaucoup de retard mais qui est aujourd'hui sous la loupe de la nouvelle direction qui se chargera aussi de préparer une feuille de route pour attaquer les marchés ouest africains dés 2017, affirme le PDG. Un intervenant s'est interrogé sur l'éventualité d'un impact sur la SOTETEL du rachat par Tunisie Telecom de l'opérateur Go Malta, Nizar Bouguila a indiqué que l'opération permettra d'ouvrir les marchés maltais et chypriote et peut donc receler des opportunités pour la SOTETEL. La société n'a pas d'autre choix que de s'internationaliser et agrandir son espace vital, insiste Bouguila. Des analystes semblent toutefois perplexes quant à la capacité de SOTETEL à réussir son implantation en Algérie, d'autant plus que des sociétés du secteur, nettement mieux implantées dans le pays voisin m'ont pu honorer leur carnet de commandes, confrontées à des difficultés administratives dans un contexte économique local difficile, on pense notamment à Tawasol Group Holding, pourtant présent en Algérie depuis plusieurs années, et qui a du différer un grand nombre de projets notamment dans la fibre optique.
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