L’agence de notation Moody’s a annoncé mardi avoir confirmé la note souveraine de la Tunisie à Ba3 avec perspective stable.
L'agence a tenu compte de l'intensification des risques sécuritaires au niveau régional et national et les développements politiques qui pourraient selon elle gêner la progression des réformes structurelles dans le pays.
La confirmation de la note reflète l'opinion de Moody's tenant compte des défis auxquels fait face la Tunisie dont le profil crédit est encore soutenus par certains facteurs, dont la stabilité de ses institutions comparativement à ses pairs, et la poursuite du soutiens d'institutions internationales. La perspective stable reflète quant à elle la perception de Moody's quant à la capacité du pays à poursuivre son agenda de réforme et sa transition vers un modèle de croissance durable, malgré les éléments négatifs enregistrés, en partie grâce au soutien des institutions telles que la Banque mondiale, qui devrait mobiliser 4 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, et Le fonds monétaire international (FMI), avec lequel le pays négocie un nouveau programme de soutien portant sur 1,75 milliards de dollars.
Les perspectives de croissance sont pour l’heure en deçà des prévisions précédentes, souligne Moody’s, avec un taux de croissance attendu à 1,5% en 2016 et 2% en 2017, contre 0,8% enregistré en 2015 selon les chiffres actuels. Le pays a du faire face aux attaques terroristes qui ont mis à mal le secteur touristiques, ainsi qu’à une contraction des investissements.
L'agence met l'accent sur le déficit du compte courant qui reste à un niveau élevé, autour de 9% du PIB, avec la baisse des recettes du tourismes et le déficit persistant de la balance commerciale énergétique, et ce malgré l'amélioration engendrée par les revenus de l'huile d'olive qui devraient toutefois ralentir en 2015/2016, Moody's calcule que le déficit du compte courant devrait baisser à 7,8% en 2016 et 7,1% en 2017.
L'agence de notation revient également sur le risque politique lié à l'éclatement du parti anciennement majoritaire, conjugué aux tensions sociales encore vives avec un taux de chômage de 15,4% à fin 2015 et de 31,2% chez les diplômés du supérieur. A cela s'ajoute le risque géopolitique et la situation en Libye marqué par la récente intervention américaine.
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