Le gouvernement marocain a adopté, jeudi 14 mai, un projet de loi pour réglementer l'assurance islamique. Il s’agit de la législation qui fera face à un vote final par le Parlement plus tard cette année, selon une déclaration du cabinet. Il représente la dernière étape de l’enveloppe législative du Maroc pour réglementer l'industrie de la finance islamique naissante du pays. Plus tôt cette année, le gouvernement marocain a publié un décret autorisant la création d'un conseil de la Charia pour superviser le secteur. La finance islamique, qui interdit les paiements d'intérêts et le trading monétaire pur, a été de plus en plus répandue à travers l'Asie, le Moyen-Orient et l’Europe. Sensible à propos de l'idéologie islamiste, le Maroc a longtemps rejeté l'idée de la finance islamique. Mais au regard du manque de liquidité ainsi que des investisseurs étrangers sur le marché financier marocain, le choix de la finance islamique s’est imposé.
Takaful, ou l'assurance islamique, est considéré comme un baromètre de l'appétit des consommateurs pour les produits financiers islamiques. Il est basé sur le concept de mutualité, quant à la société Takaful, elle supervise un pôle de fonds versés par tous les titulaires de polices d’assurance. Le projet de loi adopté par le gouvernement renferme les détails sur les autorisations, les produits Takaful et Retakaful ainsi que le processus d'exploitation. L’assurance conforme à la Charia sera supervisée par le même Conseil de la Charia des Savants Islamiques en charge de la banque islamique. Le projet de loi comprend également des modifications de la loi régissant le secteur de l'assurance conventionnelle.
Il est à noter que le secteur de l'assurance marocaine est l'un des plus influents en Afrique avec des revenus qui ont atteint 28,4 milliards de dirham (2,91 milliard de dollars) en 2014, les données de la fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance (FMSAR) l’ont, en effet, démontré. Le marché de l’assurance est en croissance de près de 6% par an. Par ailleurs, les grandes banques marocaines et les compagnies d'assurance se préparent à ouvrir des filiales islamiques séparées depuis que le processus législatif s’est mis en route. Les banques du Koweït, Bahreïn et les Émirats Arabes Unis ont exprimé, de même, leur intérêt à entrer sur le marché lorsque le projet de loi devienne de rigueur.
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