Lors d’une conférence de presse tenue lundi 13 avril courant, le ministre des Finances, Slim Cheker a annoncé que parmi les mesures urgentes des 100 premiers jours du gouvernement, l’une d’entre elles concerne une nouvelle imposition instituée sur la fortune. Et de préciser que cette mesure est encore au stade de l’idée. En effet, une proposition relative sera soumisse au Conseil ministériel avant de passer au Parlement, pour examen. Dans le cas, où cette nouvelle imposition est approuvée, elle sera mise en application. Le ministre des Finances n’a cependant pas donné davantage de précisions ni éclairages à propos de ceci. Cela étant, la mise en application de cette dernière ne se fera certainement pas sans quelques complications au regard de l’inexistence en Tunisie de données statistiques pertinentes et fiables quant au nombre de personnes en possession d’importantes fortunes. En effet, plusieurs questions sont posées à ce niveau : quelle est la cible de cette taxe sur la fortune ? S’agit-il des hommes d’affaires ? Ou encore des groupements industriels ? Aussi, les opérateurs en contrebande ayant amassé de grosses fortunes au moyen de commerce illégal et sans payer d’impôt à l’Etat seront-ils concernés par cette nouvelle taxe. Dans le même contexte, la question relative au palier à compter duquel il est admis d’évoquer une fortune ainsi que sa taille, a été relevée.
Pour leur part, un certain nombre d’économistes ont estimé que cette taxe sur la fortune ne peut qu’être bénéfique pour l’économie nationale en l’occurrence dans le cadre d’une conjoncture difficile et d’une situation d’instabilité s’inscrivant dans la durée. Par ailleurs, la mise en application de cet impôt sur la fortune pourrait faire défaut, car certains ministres et responsables gouvernementaux se montrent plutôt frileux. En outre, les hommes d’affaires ainsi que les groupements industriels, éventuelle cible, risquent de ne pas voir cette taxe sur la fortune d’un bon œil. Le Patronat se rangera d’ailleurs, très probablement de leur côté de par sa mission de défendre les intérêts des hommes d’affaires et qui considèrent certainement que cet impôt nuit à leurs intérêts.
Un économiste avait déclaré que la mesure de la taxe sur la fortune n’est pas toute récente. L’idée pavane déjà dans les couloirs des responsables depuis environ deux ans. Cependant, le passage de cette mesure au Conseil des ministres et au Parlement risque de prendre encore quelque temps vu que celle-ci ne décline pas l’unanimité auprès de ceux qu’elle entend toucher. Les prochains jours dévoileront davantage sur l’impôt sur la fortune et les diverses réactions quant à la mise de son application qui rappelons-le générera d’importantes ressources fiscales pour l’Etat.
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