Les données du début d’année 2015 indiquent clairement que la panne d’investissement qui perdure depuis le début des années deux mille, a des causes structurelles profondes que les prévarications du régime déchu, l’insécurité et l’instabilité juridique consécutifs au renversement politique de 2011 n’ont fait qu’occulter.
Mesuré à l’aune des déclarations qui sont faites à l’APII pour les deux premiers mois de 2015, l’investissement productif accuse un recul historique : -22,5% pour l’enveloppe globale (en dinars) et -5,1% pour les emplois dont la création est envisagée par les déclarants. La série noire inaugurée des 2013, ne semble guère s’arrêter ; l’investissement productif, gage de l’avenir et condition sine qua non pour le retour de la confiance et la relance de l’économie est toujours en panne sèche. Le total des projets d’investissements déclarés à l’APII au cours des deux premiers mois de 2015 est même inférieur en dinars courants, à celui des deux premiers mois de l’année 2009 : 601 millions DT pour 15400 emplois à créer en 2015 contre 722 millions DT et 18700 emplois en 2009.
Le recul de l’investissement productif est encore plus prononcé dans le secteur industriel : le recul du nombre de projets déclarés (-7,3%), des montants à investir (-25,3%) et des emplois à créer (-13,3%) concerne les principales filières industrielles à l’exception de la filière textile qui bénéficie d’un « effet de rattrapage » consécutif à l’effondrement de l’investissement dans cette filière au cours des quatre dernières années. Rattrapage qui reste insuffisant puisque les investissements envisagés représentent (en dinars constants) moins de la moitié de l’enveloppe déclarée en 2009.
Le recul le plus symptomatique a trait aux activités de services. Après avoir progressé à un rythme soutenu en 2014 (+13,9% en moyenne annuelle), les projets d’investissement dans les activités de services inaugurent l’année en net recul : -46,7% au mois de janvier et -17,0% en février. Les projets importants envisagés restent confinés dans les secteurs de l’immobilier (extension d’une société de promotion immobilière pour un montant de 50 millions DT représentant le quart environ (23,8%) du total des investissements déclarés), la santé avec la création d’une nouvelle clinique (10,6 millions DT), le transport qui renouvelle son matériel pour un montant de 6,0 millions DT, etc. Toutefois, ce sont les micro activités de services qui continuent à susciter les vocations : le nombre de projets déclarés y est plus de trois fois supérieur à celui de l’industrie pour une enveloppe globale qui est moitié moins importante.
Par : Tema EchoWeek.
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