L’année 2011 mise à part, il s’agit du taux de croissance du PIB le plus bas enregistré par la Tunisie depuis le début des années deux-mille ; une croissance fort chétive qui résulte essentiellement de la politique de restriction budgétaire conduite en 2014.
Selon le communiqué publié cette semaine par l’Institut National de la Statistique (INS), la croissance économique tunisienne en 2014 est ressortie finalement à +2,3%. Il s’agit là de la plus faible performance enregistrée depuis le début des années deuxmille. Une prouesse obtenue grâce à la clémence du ciel et au relâchement en fin d’année de la politique de restrictions budgétaires mise en œuvre en 2014.
En effet, quoique chétive, la croissance du volume des richesses produites par la Tunisie en 2014 est due principalement à la poursuite du gonflement du secteur de l’Administration publique : la valeur ajoutée des services non marchands a progressé de +4,4% en variation annuelle en 2014. Ce secteur contribuait à hauteur de 15,0% du PIB en moyenne 2000-2001 ; il représente désormais plus de 18% à fin 2014 (18,4% en moyenne 2013-2014).
La croissance économique en 2014 est également due à la bonne performance du secteur de l’agriculture & de la pêche : après avoir régressé de -4,0% en 2013, la valeur ajoutée du secteur a progressé de +2,8% en 2014. Malgré la poursuite de la baisse de la contribution du secteur agricole dans le PIB, les fluctuations erratiques de la production agricole continuent d’impacter fortement sur les performances économiques de la Tunisie.
De 10,0% en moyenne 2000-2001 l’apport du secteur primaire au PIB est passé à 8,3% en moyenne 2013-2014. Elle provient enfin de la poursuite de l’expansion des services liés aux télécommunications : la valeur ajoutée des « Postes & télécommunications » a bondi de +8,5% en 2014 et son « poids » dans le PIB tunisien a été multiplié par trois entre 2010 et 2014.
En 2014, la Tunisie a continué de souffrir la désorganisation et l’agitation qui marquent le bassin minier du Sud depuis la fin des années deux-mille-dix ainsi que l’épuisement de ses réserves pétrolières. Les « industries non manufacturières », enfin l’extraction des phosphates et l’exploitation pétrolière, ont reculé de -3,0% en 2014 par rapport à 2013. Leur contribution au PIB de la Tunisie a été pratiquement distribuée par deux entre la fin des années deux-mille et 2014.
A noter enfin, que les données fournies par l’INS l’ont été selon la méthode des prix chaînés aux prix de l’année précédente (2013) et qu’il s’agit de données désaisonnalisées. Comme nous l’avons mentionné à maintes reprises, cette méthode fournit des chiffres qui majorent les données habituelles (données aux prix constants de l’année de base 20015). En outre, il s’agit d’une première estimation, c’est à dire que ces chiffres sont appelés à être « rectifiés » prochainement ; des corrections qui, à l’expérience aboutissent généralement à ajuster à la baisse les chiffres publiés initialement.
Compte tenu de ces remarques, il semble plus raisonnable d’estimer que la croissance économique tunisienne 2014, est davantage de l’ordre de 2,0-2,1%.
Source : TEMA Ecoweek
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