Jeudi 5 février 2015, le gouvernement Habib Essid obtient le vote de confiance avec 166 voix lors d’une séance plénière tenue à l’effet à l’Assemblée des représentants du peuple. Le chef du gouvernement a présenté à l’occasion sa feuille de route renfermant les actions à engager tout en évoquant l’éventail des défis auxquels la Tunisie est confrontée ainsi que les priorités qui s’imposent pour la prochaine période.
Les défis sont, de fait, nombreux. Près de trois années de crise économique sous fond de tractations politiques interminables dont les retombées ont creusé davantage le gap des inégalités sociales et poussé à la prolifération du secteur informel. En effet, les prix des produits de base, en l’occurrence n’ont eu de cesse d’accroitre, tout au long des trois ans, et ce, aux dépens du pouvoir d’achat du consommateur de la classe moyenne. Ce dernier s’est retrouvé dans l’obligation de recourir au marché parallèle où des produits similaires ou substituts sont proposés à des prix nettement moins élevés que ceux proposés par le commerce régulier. Aussi, la fragilité de la situation de la sécurité au niveau des frontières tunisiennes, après la révolution du 14 janvier, a permis l’ouverture d’une brèche pour les contrebandiers, ce qui est à même de développer le marché parallèle.
Ainsi, selon le chef de gouvernement fraîchement désigné, Habib Essid, l’une des priorités de son équipe porte sur le pouvoir d’achat des citoyens, la mise en place de nouvelles mesures pour la lutte contre le monopole, la contrebande ainsi que les marchés informels. Ce plan d’actions doit être mis en œuvre en coordination avec les différentes structures économiques du pays. La maîtrise des prix des produits de base, en l’occurrence, constitue l’une des actions à entreprendre pour lutter contre le commerce parallèle. De ce fait, Habib Essid a annoncé la réactivation de la commission nationale et des commissions régionales relatives au contrôle des prix. Et de précis er, en outre, que la hausse des prix prend une tournure alarmante poussant son gouvernement à redoubler d’efforts en vue de remédier à ce phénomène. Une batterie de mesures est donc réfléchie à cet effet, il s’agit notamment de la possibilité de recourir au gel des prix pendant 6 mois si cela s’avers nécessaire. Autre mesure : l’intensification du contrôle au niveau des frontières de la Tunisie.
Habib Essid s’est ainsi engagé à lutter contre le fléau du commerce informel dans l’objectif de le réduire au plus bas niveau. L’application de la loi en la matière s’affiche comme un impératif de premier ordre dans cette lutte. Cette dernière, engagée de manière efficace permettra à titre graduel d’intégrer le secteur informel dans l’économie formelle régularisée. Cela serait à même d’augmenter les recettes fiscales dans les caisses de l’Etat et donc relancer l’investissement, créer l’emploi et par ricochet maîtriser davantage les prix et améliorer le pouvoir d’achat.
Dans le même ordre d’idée, le nouveau chef du gouvernement a pris l’engagement s’inscrivant dans le cadre de sa feuille de route, de réintégrer les travailleurs du secteur informel dans le système légal et trouver par la même les solutions appropriées aux cas sociaux. Habib Essid a mis en exergue, lors de son allocution pour le vote de confiance au Parlement, l’ampleur des défis auxquels l’économie nationale est confrontée. Des défis qui imposent la mise en application de réformes structurelles profondes faisant l’objet d’une vaste concertation en vue d’assurer sa concrétisation.
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