Communiqué de presse en date du 27 juillet 2004 :
"FITCH RATINGS, l’agence internationale de
notation, confirme les notes internationales attribuées à la Banque
de Tunisie et des Emirats d’Investissement à : BBB-, F3, D et 2
respectivement pour la note long terme en devises, la note court terme en
devises, la note intrinsèque et la note de soutien extérieur. Pour sa part,
MAGHREB RATING confirme les notes nationales attribuées à la BTEI
à : AA-(tun) et F1+(tun) respectivement pour les notes à long terme et à
court terme. La perspective d’évolution des notes à long terme reste stable.
Les notes à court et à long terme ainsi que la note
de soutien extérieur attribuées par Fitch Ratings à la Banque de Tunisie et
des Emirats d’Investissement (BTEI)
sur l’échelle internationale sont fondées sur la conviction de l’agence
que l’État tunisien demeure un soutien fort des principales (ex) banques de développement
du pays. La note intrinsèque de la BTEI
reflète sa position encore marginale sur le marché bancaire tunisien, la
faible qualité de ses actifs, sa rentabilité réduite par référence aux
standards internationaux ainsi que des incertitudes quant à sa capacité, en
tant que banque universelle, à affronter la concurrence directe des banques
commerciales tunisiennes.
En Mai 2004, la BTEI
s’est vue octroyer une licence de banque universelle. Afin d’être éligible
à cette transformation de statut, les autorités tunisiennes ont requis de la BTEI
une préalable nette amélioration du taux de couverture de ses créances classées
pour permettre ainsi à la banque de se comparer favorablement à ses pairs.
Conséquemment, d’importantes dotations nettes aux provisions ont été
constituées en 2001 et 2002, permettant ainsi, en 2002, la cession à une société
filiale de la BTEI
spécialisée dans le recouvrement, d’un portefeuille de 43,5 millions DT de
créances classées. Suite à cette opération, le ratio de créances classées
a été radicalement amélioré pour se situer à 10,6% à fin 2002 contre 32%
à fin 2001. Néanmoins, l’agence relève qu’en 2003, le taux des créances
classées de la BTEI
s’est à nouveau détérioré pour se situer à 15%. L’agence considère en
outre, que la couverture des créances classées par les provisions est faible
(16,4% à fin 2003) et que la concentration des risques par secteur et par
client est élevée. Le secteur touristique, en proie à d’importantes
difficultés ces dernières années, accapare environ 60% des encours de crédits
de la BTEI.
La rentabilité nette de la BTEI
s’est améliorée en 2003 uniquement du fait d’une baisse importante des
dotations aux provisions, qui paradoxalement ne reflètent pas l’augmentation
des créances classées au cours de cet exercice. Au niveau opérationnel, les
revenus de la banque affichent une quasi-stagnation.
La BTEI
envisage au travers d’un plan de développement ambitieux, d’étendre son
activité à tous les segments de la banque commerciale, tout en maintenant les
grandes entreprises comme cible privilégiée. Ces dernières devraient représenter
à moyen terme environ 57% des encours de prêts, contre 36% pour les PME- PMI,
et 7% pour les particuliers et professionnels. L’agence considère que
l’atteinte des objectifs tracés constituera pour la BTEI,
un défi non négligeable, et que des problèmes de qualité d’actifs
pourraient se révéler à l’avenir. La BTEI
continuera à l’avenir de se refinancer dans une large mesure auprès des
institutions financières internationales et du marché des capitaux local, ce
qui laisse présager que le coût de ses ressources restera plus élevé que
celui des banques commerciales concurrentes. La liquidité tendue de la banque a
été soulagée par les fonds levés début 2004 sur le marché obligataire
local, en outre la banque dispose de crédits confirmés non tirés qu’elle
pourrait mobiliser. L’exposition au risque de change est gérée de manière
prudente et de ce fait faible, en revanche la gestion de son exposition au
risque de taux par la BTEI
gagnerait à être perfectionnée. La robustesse du ratio de solvabilité de la BTEI
(48% à fin 2003) doit être analysée en relation avec la structure de son
refinancement, ses problèmes de qualité d’actifs et ses prévisions de forte
croissance.
La BTEI
est détenue à parts égales par l’État Tunisien et par Abu Dhabi Investment
Authority (38,9% du capital et 50% des droits de vote). Même si l’importance
de l’intervention des banques de développement dans le financement de l’économie
tunisienne s’est réduite au cours des dernières années, leur rôle au
service du financement des secteurs clés ne devrait pas être substantiellement
modifié. Ainsi, nonobstant le changement de statut de la BTEI,
l’agence considère que la probabilité que l’État tunisien lui apporte son
soutien en cas de nécessité, reste élevée. La transformation de la BTEI
en banque universelle constitue la première étape d’un plan de privatisation
à long terme."
- Les notes n’expriment
que l’appréciation de Maghreb Rating sur la capacité de la société à
honorer en temps et en heure les échéances de remboursement de sa dette et
ne comportent aucune appréciation sur le rendement dont les porteurs de
titres de dette sont susceptibles de bénéficier. Ces notes sont formulées
à partir des informations qui lui sont communiquées par la société et
dont Maghreb Rating ne garantit ni l’exactitude ni le caractère complet.
A tout moment, Maghreb Rating pourra si elle le juge fondé à partir des
informations dont elle dispose, modifier les notes à la hausse ou à la
baisse, cette modification pouvant être précédée d’une mise sous
surveillance accompagnée ou non d’une indication de tendance.
-
Source : Maghreb Rating (27/07/2004).
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