« Remue-ménage à la Bourse de Paris. Depuis le lundi 21
février a été institué Eurolist, le système de cotation en liste unique qui
fusionne Premier, Second et Nouveau marchés. Désormais, les quelque 800 sociétés
cotées à Paris sont classées par ordre alphabétique. Le critère de
différenciation, défini par Euronext, se situe au niveau de la classification
boursière, qui permet d'identifier les grandes, moyennes et petites valeurs. Les
entreprises de plus d'1 milliard d'euros de capitalisation se voient attribuer
la lettre "A", celles de 150 millions à 1 milliard d'euros la lettre "B" et
celles de moins de 150 millions d'euros la lettre "C". Une manière de faciliter
la lecture de la cote et d'améliorer la classification des valeurs.
Cette refonte a un double objectif. D'une part, elle permet
de mettre en avant les valeurs moyennes, qui manquaient auparavant de visibilité
sur le Second ou le Nouveau marchés. D'autre part, le classement a pour but
d'attirer de nouvelles PME sur le marché boursier. Depuis quelques années, le
nombre d'introductions en Bourse de valeurs moyennes a fortement baissé, à
l'exception de l'IPO réussie d'Iliad, maison mère de Free, en janvier 2004
Dans la foulée de nouveau système de classement, Euronext
institue de nouveaux indices. Le CAC Next20 complète le CAC 40, qui est
maintenu. Comme son nom l'indique, il regroupe les vingt plus importantes
capitalisations après celles de l'indice phare. Atos Origin, Business Objects,
PagesJaunes ou encore Sagem en font partie. Le CAC Mid100 concerne, lui, les 100
plus importantes capitalisations suivantes (dont Iliad) et le CAC Small90, les
90 valeurs suivantes. La réunion de ces deux indices forme le CAC Mid&Small190
qui doit servir d'indice de référence aux valeurs moyennes.
Enfin, un dernier indice, baptisé CAC IT20, regroupe les 20
plus importantes valeurs technologiques de la Bourse de Paris selon les critères
de taille et de volumes. Il vient en remplacement de l'IT CAC 50. Par ailleurs,
l'indice SBF 120 (les 120 premières capitalisations parisiennes) est maintenu.
Pour inciter les opérateurs à s'intéresser aux valeurs
moyennes, Euronext instaure également un label des bureaux d'analyses
financières spécialistes des valeurs moyennes afin de garantir la qualité des
analyses. En échange d'analyses financières sur des petites ou moyennes valeurs
(suivi de soixante valeurs moyennes dont au moins vingt ayant une capitalisation
inférieure à 150 millions d'euros et dix valeurs ayant un volume de transactions
annuel inférieur à 2.500), les sociétés d'analyses pourront profiter de la
promotion de ce label d'experts par Euronext. Onze sociétés possèdent déjà
l'aval d'Euronext dans ce domaine. Par leurs analyses, elles doivent amener les
investisseurs à s'intéresser à des valeurs qu'ils ignoraient jusqu'alors, en
raison de leur méconnaissance.
Sur le plan technique, la transformation de la Bourse de
Paris en une cote unique s'explique par la volonté d'Euronext de s'aligner sur
les directives européennes et d'imposer une même réglementation à l'ensemble des
sociétés cotées. Une harmonisation qui couvre aussi bien la transparence dans la
communication, le minimum imposé de capital proposé au public lors d'une IPO (25
%), que les exigences d'un historique des comptes de trois ans. Dans la foulée
de l'unification de la Bourse de Paris, Euronext, qui opère également les
Bourses de Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne, passera ces trois marchés à la
liste unique à compter du 4 avril.
La dernière phase de modernisation de la Bourse de Paris se
traduira par la création d'un nouveau marché non réglémenté, Alternext, dans le
courant du premier semestre 2005. Non soumis aux réglementations européennes, ce
marché sera néanmoins régulé par Euronext. Des normes d'introductions en Bourse
et certains niveaux de transparences y seront exigées, même s'ils n'atteindront
pas ceux d'Eurolist. L'objectif est de créer un marché intermédiaire entre
Eurolist et le marché Libre. »
Source : JDN F.