Venus nombreux à cette réunion, les analystes financiers
de la place étaient encore sous le choc de l’annonce des 1,6 MD de déficit
provisoire de la
SOTETEL pour l’exercice 2004. Pour expliquer ce résultat, absolument pas
prévisible vu le dernier communiqué de la société en novembre dernier, le
nouveau PDG de la
SOTETEL, M. Hédi DRIDI, était accompagné de son principal actionnaire et
client, le PDG de Tunisie Télécom, M. Ahmed MAHJOUB.
Dans un premier temps, M. DRIDI a repris les principaux éléments présentés dans
le communiqué paru la veille. Il est revenu sur les changements ayant touché le
secteur des télécommunications en Tunisie, devenu fortement concurrentiel pour
la
SOTETEL, ce qui explique l’effritement de ses marges. Cette situation
présentait déjà, selon lui, des signes précurseurs pouvant être constatés lors
de l’exercice 2003, ce qui avait poussé le conseil d’administration à prendre
certaines mesures correctives. Les changements successifs à la tête de la
société ainsi que celui du commissaire aux comptes ont été à l’origine du retard
de publication des états financiers provisoires au 31/12/2004.
Pour M. DRIDI, le déficit de 1,6 MD doit être considéré comme « générateur
d’amélioration et de motivation ». La situation ne pouvant être pire, elle est
serait au moins la crise annonciatrice de mesures concrètes de redressement.
Relayé par M. MAHJOUB qui a appelé à relativiser ce déficit au regard des fonds
propres de la société, M. DRIDI a tenté de rassurer les analystes financiers
quant à l’avenir de la
SOTETEL en développant les principaux axes du plan de redressement approuvé
par le conseil d’administration qui a d’ailleurs mis en place un comité de
suivi composé de Mrs. DRIDI, MAHJOUB et ZARROUK (La Céramic)
Ce
plan de redressement se base essentiellement sur :
1.
L’apurement du compte client de Tunisie Télécom avec la
constitution d’une équipe de travail appuyé par un sous-traitant externe. Les
travaux de rapprochements ont déjà permis de limiter les provisions à constituer
et de voir le versement par Tunisie Télécom d’un acompte de 10 MD (qui
n’apparaîtra cependant que dans les états financiers 2005). A ce niveau et grâce
aux engagements de Tunisie Télécom, l’objectif du management de ramener le
compte clients de la
SOTETEL à un niveau normal ;
2.
L’optimisation de la gestion et la maîtrise des coûts. M. DRIDI
a expliqué que l’un des défis auxquels doit faire face la société concerne sa
réorganisation qui devrait lui permettre de se doter des structures d’appui
pouvant accompagner son volume d’affaires actuel. Ainsi, l’adoption d’un système
d’information performant ayant pour préalables la modernisation des structures,
ainsi que la mise en place de nouvelles structures telles que le recouvrement,
l’audit interne ou encore l’inspection, devront remodeler l’organisation
actuelle. De même, la maîtrise des coûts devrait être atteinte grâce à
l’optimisation des stocks et l’amélioration de l’approvisionnement des
chantiers. Enfin, M. DRIDI a évoqué l’optimisation des ressources humaines et
des moyens matériels ainsi que l’intégration d’une rémunération liée à la
productivité.
3.
Le développement de l’activité à l’international. Les atouts de
la
SOTETEL (savoir-faire, formation aux nouvelles technologies
et certifications ERICSSON et SIEMENS) lui permettent de cibler la
sous-traitance avec des équipementiers en dehors des frontières tunisiennes.
Ainsi, son agence libyenne est encours d’installation et des marchés sont en
négociations au Tchad, en Libye et en prospection en Algérie....(Suite)