Un séminaire d'information sur
le projet de la raffinerie de pétrole de la Skhira -340 km au sud de Tunis- a
été tenu à l'hôtel Abou Nawas-Tunis ce vendredi 27 janvier 2006.
Il est à rappeler que ce projet
fait l'objet dans une première étape d'un appel d'offre international en vue de
préqualifier un promoteur chargé de la construction et de l'exploitation de la
raffinerie de pétrole. La date limite de remise des offres est fixée au 31 mars
2006 à 13h00. Selon l'agenda préliminaire fixé par le gouvernement tunisien, le
processus de sélection du promoteur prendra fin au moins de mars 2007 et les
travaux d'exécution commenceront à la fin de cette même année. Selon ce même
calendrier, la raffinerie devra être opérationnelle en 2010.
Selon la structuration retenue
pour ce projet industriel, le raffineur mettra en place tous les financements,
conclura les contrats de construction de la raffinerie, d'approvisionnement en
pétrole à raffiner et tous les autres contrats nécessaires. Il construira,
possédera, gérera et assurera la maintenance du Projet selon la formule BOO (Built,
Own, Operate) pour une période initiale de 30 ans. La première difficulté était
de faire aboutir cet important ouvrage d'infrastructure qui devrait coûter pas
moins de 1 milliard de dollars grâce, uniquement, à des fonds privés et de ne
pas tirer sur le budget de l'État.
Parmi les présents au
séminaire, plusieurs ont fait observer aux autorités la difficulté de mettre en
place un tel projet avec la technique BOO. Certains investisseurs du golf
intéressés par le projet et son financement, ont révélé son caractère complexe
qui demande un temps de réflexion plus long et surtout l'aménagement du
calendrier et des échéances initialement prévus pour permettre aux différents
investisseurs d'analyser les divers aspects du projet. L'étude de faisabilité
nécessitera une analyse fine du marché régional des hydrocarbures, du potentiel
réel du site de la Skhira et des sources de profits qui peuvent être exploitées
dans une telle entreprise sur la période de concession qui devrait convenir avec
l'effort d'investissement consenti au départ. En réponse à ces interrogations,
Monsieur Afif Chelbi, ministre de l'industrie, a réitéré l'engagement de l'État
tunisien de rester ouvert à toutes les suggestions, en laissant entendre que le
processus de l'appel d'offre et le cahier de charge sont susceptibles de
connaître des changements au vu des remarques qui seront formulées par les
éventuelles parties intéressées, et cela même avant la réception des premières
offres pour en tenir compte et pour trouver un compromis dés l'amorçage de cette
initiative. Ceci renforcera les chances d'aboutissement de ce projet colossal.
En outre, l'État ira jusqu'à induire des investissements complémentaires sur le
site de la Skhira et intervenir sur d'autres niveaux pour améliorer les
capacités d'entreposage et de transport en dotant toute la zone d'un statut
fiscal spécifique. La capacité journalière minimum de 120 mille barils du Projet
pourra être, elle aussi, révisée en fonction des capacités disponibles dans le
cabotage et dans le transport par les pipes opérés par la Trapsa et la
SOTRAPIL.
Il est à noter enfin que cette
raffinerie sera installée à proximité immédiate du terminal pétrolier de la
Skhira en Tunisie et que son positionnement géographique lui permettra de
profiter du brut provenant des pays limitrophes, essentiellement la Libye et
l'Algérie deux pays qui ont des ressources gazières et pétrolières énormes. Le
nouveau raffineur aura droit à l'exportation de toute la production prévue
estimée à 6 millions de tonne par an. En guise de soutien à de tels projets de
développement, la délégation de la BAD présente au séminaire a confirmé
l'intention de la banque d'accompagner l'État tunisien et les promoteurs en tant
que conseil et bailleur de fonds dans le financement de ce projet, faisant
valoir sa participation tout récemment dans un projet similaire au maroc.
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