La Banque centrale européenne annonce un relèvement d'un
quart de point de ses taux directeurs, une décision attendue en raison de signes
d'accélération de la croissance dans la zone euro et de risques inflationnistes
jugés toujours élevés.
Cette hausse, la première depuis décembre, porte le taux de
refinancement de la BCE à 2,50%, le taux de facilité de dépôt à 1,50% et le taux
de prêt marginal à 3,50%.
Le relèvement du 1er décembre avait marqué le premier
resserrement de la politique monétaire de la BCE en cinq ans.
Le président Jean-Claude Trichet, qui expliquera la
décision de la banque centrale lors de son habituelle conférence de presse à
13h30 GMT, avait préparé les marchés à cette nouvelle hausse lors de son
intervention du 20 février devant la Commission des affaires économiques et
monétaires du Parlement européen. Il avait alors laissé entendre qu'il était
raisonnable d'anticiper une hausse de taux d'un quart de point en mars.
D'autres responsables de la banque centrale ont répété que
la BCE restait "vigilante" sur l'inflation, signalant qu'un relèvement de taux
est à envisager.
L'opinion de la BCE, qui juge ses taux encore aujourd'hui à
un niveau accommodant, a été confortée depuis par une série d'indicateurs
suggérant une accélération de la croissance.
L'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne a ainsi
atteint en février son plus haut niveau en 14 ans. Le moral des entreprises
françaises s'est également amélioré. Mais cette embellie ne s'est pas répercutée
encore sur le marché du travail.
Si ce nouveau relèvement d'un quart de point des taux était
considéré comme acquis, les investisseurs attendent de connaître la tonalité du
discours de Trichet pour affiner leurs pronostics sur une éventuelle poursuite
de la hausse. Pour l'instant, le scénario qui prévaut est celui de deux tours de
vis supplémentaires en cours d'année.
Source : Reuters