La législation Tunisienne en matière de comptabilité et
d'audit, bien inspirée et avant-gardiste, reste confrontée à des problèmes de
mise en application pour être conforme aux normes internationales en matière de
transparence financière, souligne un rapport de la Banque Mondiale (BM) sur le
respect des normes et des codes (RRNC), présenté mercredi à Tunis.
L'objectif de ce rapport, présenté dans le cadre du forum
sur la qualité de l'information financière « réalisations et défis », organisé à
l'initiative du ministère des finances avec le concours de la Banque mondiale (BM),
est d'évaluer le degré de conformité des normes et pratiques de comptabilité et
d'audit en Tunisie aux standards internationaux en vigueur.
Cette étude met l'accent sur les forces et faiblesses de
l'environnement comptable et d'audit qui a un effet d'entraînement sur la
qualité de l'information financière publiée et sur le respect des obligations
comptables.
Il s'agit d'aligner le dispositif législatif et
institutionnel tunisien sur les pratiques internationales et de mettre en place
des mécanismes de supervision pour assurer le respect de la réglementation et
son application effective, précise l'étude de la Banque Mondiale.
Dirigeants d'entreprises, commissaires aux comptes et
autorités de réglementation et de surveillance sont tenus pour être responsables
de la non-application des normes comptables, soulignent les auteurs du rapport.
Les dirigeants doivent passer d'une situation de
dissimulation de la situation financière (gestion de résultats) vers une
situation de transparence totale de l'information financière, recommande le
rapport de la Banque Mondiale.
Concernant les commissaires aux comptes, l'étude préconise
la consolidation de leur engagement pour la qualité, notamment à travers la
formation professionnelle continue, l'indépendance et la sanction des auditeurs
défaillants.
S'agissant des autorités de régulation, l'étude relève que
malgré leurs efforts pour l'application des règles comptables lors de la
publication des états financiers des sociétés, ces dernières n'imposent pas de
sanctions aux contrevenants et ne demandent pas régulièrement la régularisation
des anomalies comptables relevées.
Ouvrant les travaux de ce forum, M.Mohamed Rachid Kechich,
ministre des finances, a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de
la mise à niveau de l'information financière qui reste le principal garant de
protection des intérêts des entreprises et de ses différents partenaires.
Le ministre a rappelé les différentes réformes entreprises
par la Tunisie, notamment la mise en place, depuis janvier 1997, d'un système
comptable qui fixe les principaux critères qualitatifs de l'information
financière aux fins d'assurer sa transparence, de permettre à l'entreprise
d'évaluer ses capacités de développement futur et d'anticiper les dangers et les
défis.
Au cours de cette rencontre, les intervenants ont axé leur
communication sur la nécessité de protéger les intérêts des petits épargnants
dont le montant d'épargne est estimé à 18 milliards de dinars, et ce, à travers
la diffusion d'une information financière fiable et transparente.
TAP