Les banques marocaines se renforcent, mais de nouveaux risques apparaissent selon un rapport de Standard & Poor’s [suite]

Le secteur bancaire marocain s'est renforcé au cours des cinq dernières années, mais de nouveaux risques liés à l’augmentation des crédits à courts termes et à l'expansion géographiques ont fait leur apparition, d'après le service de notation chez standard & poor's dans un rapport publié le 18 février 2008.

Le système bancaire marocain devient de plus en plus vulnérable devant la croissance incontrôlée des crédit à court termes qui nourrit le prix des actifs, l'expansion géographique des principaux acteurs opérant dans le secteur et la cyclicité qui caractérise encore l'économie marocaine, a déclaré Mohamed Damak, analyste chez standard & poor's. Les principaux points positifs concernent l'amélioration de la rentabilité des plus grands établissements du pays durant les deux dernières années.


Standard & poor's a récemment placé le système bancaire marocain dans le groupe 8 dans son estimation des risques lié à l'industrie bancaire, Banking Industry Country Risk Assessments (BICRA), estimation qui distingue 10 groupes, le groupe 1 rassemblant les systèmes bancaires les moins risqués.

Le système bancaire marocain est l'un des plus larges et des plus concentré en Afrique du nord, les trois premiers établissements, AttijariWafa Bank, la Banque Centrale Populaire, et la Banque Marocaine du Commerce Extérieur contrôlent les trois quart du total des actifs, mais malgré cette structure, la concurrence reste très vive.Une autre source de risque provient de l'expansion agressive des leaders du secteur sur les autres marchés d'Afrique du nord et de l'ouest, une tendance susceptible de créer des risques incontrôlables, notamment ceux liés à la solvabilité.

Les banques publiques limitaient leurs activités à des secteurs spécifiques, l'agriculture pour Crédit Agricole du Maroc, l'immobilier et le tourisme pour le Crédit Immobilier et Hôtelier, et les crédits destinés aux autorités locales pour le Fonds d'équipement Communal. Le crédit Agricole du Maroc et le Crédit Immobilier et Hôtelier ont rencontré de grandes difficultés par le passé en raison de la concentration excessive du secteur et la faible couverture des crédits alloués. Ces deux institutions comptent à ce jour près de 15% du total des actifs du système. Le crédit Immobilier et Hôtelier a été partiellement privatisé, alors que le Crédit Agricole du Maroc est en phase d'assainissement.
Le reste des actifs du système bancaire marocain est actuellement détenu essentiellement par les filiales locales de trois grand établissements français, qui fournissent de bons indicateurs dans l'ensemble et ont su profiter du savoir faire de leurs sociétés mères.

Pour conclure, Standard & poor's estime que la qualité de la régulation au Maroc est convenable et juge positivement la politique menée par la banque centrale marocaine, Bank Al Maghreb, propice à la détection anticipée des problèmes.

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