L'assemblée générale ordinaire de l'AMEN BANK a permis aux actionnaires présents de prendre connaissance des raisons expliquant la régression soudaine des résultats après trois années de croissance exceptionnelle. M. Ben Yedder, le Président du conseil d'administration, a jugé cette performance conforme à la réalité économique durement affectée par la dégradation du contexte international depuis les événements du 11 septembre.
Les banques tunisiennes ont choisi de faire face à cette mauvaise conjoncture en donnant la priorité à la consolidation de leurs assises soutenant sensiblement l'effort de provisionnement et de réservation d'intérêts. Le taux de couverture des créances accrochées a ainsi atteint 50% pour AMEN BANK pour un ratio des crédits douteux proche de 15%. Les provisions imputées au 31/12/2002 ont atteint 138 MDT contre 129 MDT fin 2001. Dans les comptes, cela s'est traduit par le creusement du résultat net d'exploitation, chutant sévèrement de 48% à 16,6MDT fin 2002 suite à la constatation de 27,1 MDT de provisions nettes. Sur un autre front, la banque a été confrontée au renchérissement de ses ressources face au resserrement de sa trésorerie ce qui a contracté la marge sur intérêts, baissant de 16% d'une année à l'autre. Eprouvant par moment des difficultés à drainer des ressources classiques à courte maturité, l'AMEN BANK a pu lever 30 MDT sur le marché obligataire et 57 MDT grâce à la mobilisation de ressources spéciales longues auprès de deux banques d'investissement supranationales.
Cette quête des ressources a fait en sorte qu'au cours de l'année 2002, la transformation a évolué modérément dénotant, selon M. EL Karm, vice-président et directeur général de la banque, d'une plus grande vigilance de la part d'Amen Bank pour mieux se conformer aux ratios de liquidité et de solvabilité. Du côté des emplois, les crédits alloués par AMEN BANK ont progressé de 3,4% à 1494,6 MDT contre 1445,7 MDT en 2001, contenant ses risques pondérés. La banque a pu, du coup, maintenir son ratio Cooke à 9,5% et préserver son ratio de liquidité bénéficiant de la détente sur le marché interbancaire. Au prix de son effort sélectif tout au long de l'année passée, le produit net bancaire s'est vu pâtir de l'atténuation de l'effet de volume pour ressortir en baisse de 7,2% à 72,1 MDT contre 77,7MDT une année auparavant. Il est à signaler, toutefois, que la banque s'est rattrapée sur d'autres créneaux à forte marge et croissance tels que la monétique, qui soutenait la part des commissions à 44,4% dans le PNB contre 38% en 2001. La banque compte d'ailleurs investir dans cette activité et perfectionner son infrastructure par des équipements adéquats. L'année 2002 a été une année pivot dans l'intégration du nouveau système d'information, déclare t-on du côté de la banque.
Dans les précisions apportées par M. Karm, le dirigeant a bien insisté qu'AMEN BANK est avant toute vouée au financement des besoins de ses clients et qu'aucune stratégie de prise de participation ou d'acquisitions n'est prévue par la banque qui reste par essence une institution de crédit. Revenant sur la baisse du rendement du portefeuille d'investissement, le vice-président attribue ceci à l'accroissement de l'encours moyen dudit portefeuille suite à la signature de nouveaux contrats de portage et à la création d'un fonds d'investissement monté par la banque en cours d'année. Ces mises de fonds produiront leurs effets sur le rendement global du portefeuille dans les prochains exercices. Concernant l'affaire BATAM, M. El Karam a bien précisé que l'encours de l'engagement de BATAM vis à vis de la banque est en diminution progressive et continue alors que le programme de recapitalisation du distributeur semble être conforme aux attentes pour l'instant. En abordant le rapprochement capitalistique avec Tunisie Leasing, M. El Karam a estimé que les franchissements de seuil dans le capital de Tunisie Leasing ne doivent pas donner raison, à ce stade, aux différentes supputations théoriques qui courent sur une éventuelle fusion entre les pôles leasing des deux groupes.
En clôture des débats, les dirigeants de la banque ont rassuré les présents sur l'état de santé des filiales. Concernant la perspective du pôle bancaire, la reprise escomptée dans la deuxième moitié de l'année fera redresser les indicateurs du secteur et de la banque ce qui est de nature à réconforter les actionnaires d'AMEN BANK. La banque compte par ailleurs relancer l'augmentation de son capital social qui devra être entourée des meilleures conditions possibles pour agir favorablement sur la tenue du titre sur le marché boursier. Un dividende de 1,1 DT par action sera servi à partir du 20 juin 2003.
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