L’assemblée générale de la
SOTRAPIL, tenue le vendredi 13 juin 2008, a permis à son Président-Directeur
Général, M. Adnène Belhajamor, d’apporter davantage de précisions quant aux
réalisations de l’année 2007 et aux projections futures.
La société a ainsi augmenté en
2007 ses quantités de pétrole transportées de 13,3%, contre une régression de
5,6% enregistrée en 2006. Cette amélioration a été portée principalement par la
hausse du trafic sur le pipeline de Bizerte-Radès (+9,5%), mais également par
l’entrée en activité, début février 2007, du pipeline Jet Radès-Aéroport qui a
pu totaliser 3,3% du total des quantités transportées. M. Belhajamor a précisé à
ce titre que ce pipeline ne dessert jusqu’à présent qu’un seul opérateur sur
l’Aéroport Tunis-Carthage (la SNDP), les négociations avec l’unique autre
opérateur (TOTAL) étant encore encours et seraient en fait beaucoup plus
complexes que prévues. Ceci pourrait d’ailleurs justifier que la société n’ait
pu réaliser que 43% de ses prévisions sur ce pipeline. Par contre, les
réalisations du pipeline de Bizerte-Radès ont dépassé les prévisions de 9% et
ce, comme expliqué par le Président de la
SOTRAPIL, malgré quelques perturbations qui ont pesé sur l’activité de
l’année, dues à des travaux d’aménagement dans le Port de la Goulette ayant
nécessité des interventions sur la partie du pipeline située dans ce Port.
Les revenus du transport se
sont ainsi élevés en 2007 à 7,26 MD, soit en hausse annuelle de 11,9% (vs 4,5%
en 2006). Par contre, à l’instar de l’année 2006, le solde net des profits et
pertes sur la position litrage a enregistré en 2007 un recul de 28,3% (vs 44,7%
en 2006), pour se situer au niveau de 493 mD, très loin du pic de 1,2 MD réalisé
en 2005, et ce malgré 32 cycles de pompage (contre 29 en 2006). Cette régression
s’explique, selon le PDG, par des problèmes de configuration et par la réduction
des écarts entre les prix des produits pétroliers au niveau du raffinage et son
impact financier sur la rentabilité de gestion des contaminants.
Les charges d’exploitation
(autres que les pertes sur position litrage et les dotations aux amortissements
& provisions) ayant augmenté de 14,4%, le RBE réalisé en 2007 s’est élevé à 3,9
MD, soit en légère amélioration de 3% par rapport à 2006. La
SOTRAPIL, qui poursuit par ailleurs ses projets de développement et qui
continue ses investissements en immobilisations (près de 5 MD en 2007), a vu ses
dotations aux amortissements nettement en hausse, ce qui a évidemment pesé sur
son résultat d’exploitation qui a baissé de 16,3% pour atteindre 2,3 MD. Enfin,
avec un recul de 37% dans ses produits de placements, la société s’est
retrouvée avec un Résultat Net de 2,14 MD, soit une régression de 19,8% par
rapport à 2006.
Concernant le projet de
développement phare de la société, le nouveau pipeline Skhira-Sahel, M.
Belhajamor a précisé que l’ouverture des offres techniques pour la réalisation
de ce projet, annoncée pour mi-novembre 2007, devrait, normalement, avoir lieu
l’après-midi même de l’AGO (13/06/2008). Le PDG admet enfin qu’il devient très
difficile d’annoncer et de s’engager sur un quelconque calendrier pour l’entrée
en activité de ce projet, tant certaines procédures, essentiellement
administratives, dépassent la
SOTRAPIL. Pour mémoire, le démarrage du pipeline Skhira-Sahel était annoncé
dans le prospectus d’introduction en Bourse de la
SOTRAPIL, diffusé en 2000, pour l’année 2003 ! Certes, ce projet a dû être
reconfiguré suite à une décision de l’autorité de tutelle, le privant ainsi de
sa composante de stockage, il n’en demeure pas moins que ce manque de visibilité
sur le calendrier de réalisation dessert la société, ses actionnaires et bien
évidemment, son cours boursier.
Toujours concernant les
perspectives d’avenir, M. Belhajamor a évoqué l’étude stratégique sur la filière
des produits pétroliers qui, à terme, devrait apporter certaines modifications
des circuits ainsi qu’une éventuelle décentralisation des zones de stockage. La
SOTRAPIL devrait être, à plus moyen terme, concernée par ces réaménagements,
ce qui fera l’objet d’annonce en temps utile.
Le PDG a par ailleurs fait le
point sur le contrôle fiscal subit par la société. Le redressement notifié par
l’administration fiscale, qui aurait examiné l’ensemble des impôts et taxes, a
finalement porté sur l’imposition de l’incorporation dans le capital de la
réserve spéciale de réévaluation et s’est élevé à 375 mD. Après réexamen par
l’Administration de ce redressement, la
SOTRAPIL s’est acquittée en mai 2008 de ce montant qui n’avait pas fait
l’objet, selon le Commissaire aux Comptes, d’une provision pour risques et qui
n’impactera, selon le PDG, que les fonds propres de la Société.
Enfin, la
SOTRAPIL ne disturbera pas de dividendes relatifs à cet exercice 2007. Pour
cette entreprise en pleine phase de grands investissements (47 MD budgétisés
pour 2008) et qui a distribué l’année passée 64% de son bénéfice, le dividende
minimum qu’elle aurait pu distribuer aurait représenté une distribution de 44%
de son bénéfice. Les actionnaires minoritaires sur le marché de Tunis ont
aujourd’hui assez de maturité et de culture financière pour comprendre qu’il
faut sacrifier les dividendes en phase d’investissement, mais également pour
exiger d’une société cotée qu’elle fournisse un business plan réalisable. La
SOTRAPIL attribuera cette année une nouvelle action gratuite pour 20 actions
anciennes.
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